Fin septembre 2010, les députés européens se sont prononcés sur des propositions de la Commission européenne visant à lever l’interdiction faite aux firmes pharmaceutiques de communiquer directement auprès du grand public sur les médicaments de prescription. Les députés ont partiellement réduit la nocivité de ces propositions, en proposant en particulier un contrôle par les autorités nationales des communications des firmes avant leur diffusion.
En décembre 2010, face à l’opposition réitérée des États membres européens, la Commission européenne a fait un semblant de marche arrière, en annonçant des propositions modifiées. Rendues publiques en février 2012, ces propositions laissent encore la porte ouverte à la publicité grand public pour les médicaments de prescription, en particulier à la "publicité de rappel". Les firmes seraient en effet autorisées à communiquer sur divers aspects de leurs médicaments : communications sur les essais précliniques et cliniques, explications pour l’utilisation y compris en utilisant des vidéos, etc. Ces communications fourniraient autant d’occasions de faire mémoriser le nom de marque du médicament et de susciter des demandes de prescription pour certains médicaments par les patients.
La santé publique et la maîtrise des dépenses de protection sociale des États membres sont en jeu. Le Collectif Europe et Médicament encourage les États membres à continuer de refuser d’étudier les propositions actuelles de la Commission, et fait des contre-propositions en faveur d’une information santé pertinente du grand public.
À la date du 10 août 2012, les propositions modifiées n’ont pas encore été étudiées par les États membres, ce qui bloque de fait le processus législatif.
©Prescrire 1er septembre 2012
"Publicité grand public pour les médicaments de prescription (suite) : l'obstination de la Commission européenne" Rev Prescrire 2012 ; 32 (347) : 694-698. (pdf, réservé aux abonnés)