En France, le Code de la santé publique prévoit que « toute personne a le droit d'être informée (…) sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu'ils comportent (…) ».
Avant 2012, les documents officiels nationaux destinés aux femmes passaient quasiment sous silence les effets indésirables et les incertitudes du dépistage des cancers du sein.
Depuis 2012, après quelques améliorations, les documents de l'Institut national du cancer (INCa) consultables sur son site internet à destination du grand public étaient encore discrets sur le sujet.
Dans un rapport publié en 2012, un groupe de réflexion sur l'éthique du dépistage des cancers du sein constitué par l'INCa, préconise d'apporter une information plus équilibrée aux femmes, à la fois sur l'efficacité du dépistage et sur les dommages qu'il est susceptible de provoquer ; et sur le droit de refus de participer au dépistage ou de réaliser des examens complémentaires en cas d'anomalie détectée à la mammographie.
Dans un contexte d'incitation officielle à participer au dépistage des cancers du sein sans réelle information objective des femmes, l'énoncé tardif de ces principes est un petit pas vers une information équilibrée des femmes.
Il reste à voir dans quelle mesure les fondements éthiques rappelés par ce groupe de réflexion seront appliqués par les pouvoirs publics dès les prochaines campagnes, en octobre 2013, et que la promotion du dépistage cédera la place à une information véritablement équilibrée.
©Prescrire 1er septembre 2013
"Dépistage des cancers du sein : un petit pas vers une information équilibrée des femmes" Rev Prescrire 2013 ; 33 (359) : 703-704. (pdf, réservé aux abonnés)