Chez les patients hypertendus, le traitement vise à réduire la mortalité et les complications cardiovasculaires. Un traitement antihypertenseur est justifié quand la pression artérielle est supérieure ou égale à 160/95 mm Hg, même en l'absence de risque cardiovasculaire particulier, car alors certains médicaments diminuent l'incidence des complications cardiovasculaires.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini l'"hypertension artérielle légère" comme une pression artérielle systolique comprise entre 140 et 159 mm Hg et une pression artérielle diastolique comprise entre 90 et 99 mm Hg, en raison d'un risque cardiovasculaire un peu plus élevé qu'avec une pression plus basse.
Une synthèse méthodique a inclus quatre essais cliniques évaluant le traitement par hypertenseur de patients atteints d'"hypertension artérielle légère". Cette étude a concerné un peu moins de 9 000 patients, majoritairement âgés de moins de 50 ans.
Après 4 à 5 ans de suivi, la mortalité totale a été similaire, avec ou sans antihypertenseur. Aucune différence statistiquement significative n'est apparue entre les deux groupes en termes de fréquence de maladie coronarienne ou d'accident vasculaire cérébral.
En 2013, chez les patients dont la pression artérielle systolique dépasse 140/90 mm Hg mais sans atteindre 160/95 mm Hg, sans autre facteur de risque d'accident cardiovasculaire, il n'est pas démontré que la balance bénéfices- risques d'un traitement antihypertenseur médicamenteux soit favorable.
Mieux vaut proposer des mesures non médicamenteuses de réduction du risque cardiovasculaire, notamment : pratiquer une activité physique régulière, réduire la consommation de sel, et, éventuellement, aider à perdre du poids ou à réduire une consommation excessive d'alcool.
©Prescrire 1er décembre 2013
"Traiter une pression artérielle entre 140/90 et 160/95 mm Hg : pas de bénéfice prouvé" Rev Prescrire 2013 ; 33 (362) : 928-929. (pdf, réservé aux abonnés)