L'objectif premier du traitement du diabète est de prévenir ses diverses complications. Chez les patients atteints de diabète de type 2, en dehors de la metformine (Glucophage° ou autre), aucun hypoglycémiant n'a d'efficacité démontrée sur les complications cardiovasculaires.
L'effet des gliptines sur l'hyperglycémie est mineur. Elles n'ont pas d'effet sur le poids et exposent peu aux hypoglycémies. Mais elles exposent à des infections et à des réactions graves d'hypersensibilité. Un risque accru de pancréatites aiguës et de cancers du pancréas n'est pas exclu.
L'alogliptine (Vipidia° et en association avec la metformine dans Vipdomet°) est la 5e gliptine autorisée dans l'Union européenne chez les patients adultes diabétiques de type 2, en association avec d'autres hypoglycémiants.
Elle a fait l'objet d'un essai chez des milliers de patients, qui n'a pas montré de réduction de risque cardiovasculaire ; et qui n'exclut pas une faible augmentation de ce risque, en particulier à long terme. Avec une autre gliptine, un essai a montré un surcroît d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque, sans démonstration de réduction du risque cardiovasculaire.
En l'absence d'efficacité clinique démontrée et en raison d'un effet hypoglycémiant modeste, les effets indésirables de l'alogliptine pèsent lourd dans la balance bénéfices-risques.
Dans l'intérêt des patients atteints de diabète de type 2, quand le contrôle glycémique est difficile à obtenir, mieux vaut choisir une stratégie thérapeutique éprouvée, sans gliptine.
©Prescrire 1er mai 2015
"Alogliptine seule ou associée (Vipidia°, Vipdomet°)" Rev Prescrire 2015 ; 35 (379) : 326-327. (pdf, réservé aux abonnés)