Une perte de poids modérée, avec reprise progressive à l'arrêt, ne justifie pas d'exposer les patients aux effets indésirables parfois graves du liraglutide (Saxenda°). La réduction du poids des personnes obèses ou en surpoids, qu'elles aient ou non d'autres facteurs de risques cardiovasculaires, repose avant tout sur des mesures diététiques adaptées, de l'exercice physique régulier, et un soutien personnalisé.
Le liraglutide (Saxenda°), un médicament déjà commercialisé dans le diabète de type 2, a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en cas d'obésité ou de surpoids avec au moins un autre facteur de risque cardiovasculaire.
Au bout d'un an de traitement dans les essais cliniques, la perte de poids due au liraglutide au-delà de l'effet placebo a été en moyenne d'environ 5 % chez des patients pesant au début des essais entre 100 kg et 118 kg. Ces essais n'ont pas été conçus pour démontrer un effet du liraglutide sur les complications cliniques d'un excès de poids. Une reprise partielle du poids a été constatée dans les 3 mois suivants l'arrêt du liraglutide.
Le profil d'effets indésirables du liraglutide est chargé : nausées et vomissements, pancréatites graves, lithiases biliaires, hypoglycémies, etc.
Le liraglutide s'utilise en injection sous-cutanée quotidienne, ce qui est contraignant et expose à des réactions au site d'injection.
En 2015, en l'absence d'efficacité démontrée sur les complications cliniques liées à l'obésité, aucun médicament n'a une balance bénéfices-risques favorable pour aider à perdre du poids.
©Prescrire 1er juillet 2015
"Liraglutide et obésité (Saxenda°). Toujours pas de médicament satisfaisant pour maigrir" Rev Prescrire 2015 ; 35 (381) : 486-490. (pdf, réservé aux abonnés)