Chez les patients ayant trop de cholestérol, quand un traitement médicamenteux est nécessaire, la pravastatine (Elisor° ou autre) et la simvastatine (Zocor° ou autre) sont les médicaments de référence. En cas d'hypercholestérolémie génétique dite homozygote (exceptionnelle), le traitement médicamenteux est parfois complété par des séances d'aphérèse (extraction du sang de certaines substances), procédure lourde et contraignante.
L'évolocumab et l'alirocumab, administrés par injections sous-cutanées, ont été évalués, surtout chez des patients indemnes de maladies cardiovasculaires, durant quelques mois, sur la base de critères biologiques. L'évolocumab et l'alirocumab entraînent une réduction de la cholestérolémie, mais leur efficacité clinique (c'est-à-dire en termes de réduction des accidents cardiovasculaires et de la mortalité) n'est pas démontrée.
Leur profil d'effets indésirables est mal cerné, en particulier à long terme, alors qu'ils sont destinés à être administrés pendant des années. Ils exposent à des allergies. Les infections ont paru augmentées avec l'évolocumab.
Les inconnues concernant l'efficacité clinique et les effets indésirables à long terme de ces deux médicaments incitent à la prudence : par le passé, plusieurs "médicaments du cholestérol" ont été retirés du marché, malgré un effet favorable sur le cholestérol sanguin, du fait d'une augmentation de la mortalité. Mieux vaut continuer à choisir les hypocholestérolémiants mieux éprouvés. Cf. Statines : se poser des questions...
©Prescrire 1er mai 2016
"Évolocumab (Repatha°). Un "mab" dans l'hypercholestérolémie : pas d'efficacité clinique démontrée " Rev Prescrire 2016 ; 36 (391) : 326-331. (pdf, réservé aux abonnés)
"Alirocumab (Praluent°). Un autre "mab" dans l'hypercholestérolémie sans efficacité clinique démontrée" Rev Prescrire 2016 ; 36 (391) : 331-332. (pdf, réservé aux abonnés)