L'agomélatine (Valdoxan°) est autorisée dans l'Union européenne depuis 2009 dans la dépression. Son efficacité est incertaine au-delà d'un effet placebo et elle a un profil d'effets indésirables chargé, notamment : atteintes cutanées graves, agressions, suicides, pancréatites, atteintes hépatiques graves, parfois mortelles. Sa balance bénéfices-risques est défavorable.
Depuis sa commercialisation, l'information officielle sur les risques hépatiques a été régulièrement modifiée : ajout de mises en garde et renforcement du suivi de la fonction hépatique puis mise en place d'une "livre-patient" visant à informer de ces risques.
Fin 2015, la Commission de la transparence a conclu au sujet de l'agomélatine à une « efficacité dans la prévention des rechutes [de dépression] à long terme non démontrée » et à un « risque de toxicité hépatique grave ». Pourtant, le taux de remboursement de Valdoxan° a seulement été abaissé à 15 %.
Début 2016, le comité technique de pharmacovigilance (CTPV) de l'Agence française des produits de santé (ANSM) a noté la persistance des signalements d'effets indésirables « malgré la mise en place de nombreuses mesures ».
Fin 2016, l'agomélatine reste sur le marché européen et Valdoxan° est toujours remboursable en France. Devant la faiblesse des autorités de santé européennes, qui tardent à prendre la seule décision qui protègerait les patients, un retrait du marché de l'agomélatine, les soignants ont tout intérêt à écarter l'agomélatine de leur panoplie thérapeutique.
©Prescrire 1er novembre 2016
"Agomélatine : encore des atteintes hépatiques" Rev Prescrire 2016 ; 36 (397) : 818. (pdf, réservé aux abonnés)