Une douleur nociceptive est provoquée par une atteinte d'un tissu ou d'un organe, par exemple lors d'un acte chirurgical, d'une blessure, en cas de métastase osseuse, ou encore d'atteinte musculaire ou articulaire. Associée à la recherche des causes, l'écoute attentive du patient est la principale approche pour évaluer la douleur dans toute sa complexité et ses retentissements sur la qualité de vie.
Lorsqu'un traitement médicamenteux est nécessaire, le paracétamol est l'antalgique de premier choix en cas de douleurs légères à modérées. Souvent efficace, ses effets indésirables sont rares et moins importants que ceux des autres antalgiques. Le principal risque est lié aux surdoses, à l'origine d'atteintes hépatiques et rénales graves. La prise concomitante de plusieurs médicaments contenant du paracétamol augmente les risques de surdose.
Quand le paracétamol est à éviter ou inadapté, l'ibuprofène (pas plus de 1 200 mg par jour) et le naproxène, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sont les médicaments de choix, sauf chez la femme enceinte.
Quand des douleurs nociceptives ne sont pas calmées par ces antalgiques, un opioïde est parfois justifié : la morphine à dose minimale efficace est le premier choix. Ses effets indésirables, augmentés en cas d'insuffisance rénale, sont surtout digestifs, neuropsychiques, et un risque d'accoutumance et de dépendance lors de traitement prolongé. Les opioïdes dits faibles, notamment la codéine et le tramadol, exposent à autant de risques que la morphine et sont d'efficacité plus incertaine. Le tramadol expose en plus à d'autres effets indésirables, telles que des hypoglycémies et des convulsions.
©Prescrire 1er mars 2017
"Douleur nociceptive d'intensité modérée chez un adulte" Rev Prescrire 2017 ; 37 (401) : 199-203. (pdf, réservé aux abonnés)