Les gliptines sont des hypoglycémiants qui agissent en stimulant la sécrétion d'insuline via l'inhibition du catabolisme des incrétines. Les gliptines autorisées dans l'Union européenne début 2017 sont l'alogliptine (Vipidia°), la linagliptine (Trajenta°), la saxagliptine (Onglyza°), la sitagliptine (Januvia°, Xelevia°) et la vildagliptine (Galvus°).
Début 2017, il n'est pas démontré que les gliptines aient une efficacité à long terme sur les complications cliniques du diabète, notamment vasculaires : ce n'est qu'une hypothèse. Les effets indésirables des glipitines sont nombreux : réactions allergiques graves, infections, insuffisances rénales, pancréatites, atteintes hépatiques, etc. En 2013 et 2015, deux essais cliniques ont montré un risque accru d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque avec la saxagliptine et l'alogliptine. Les résultats de plusieurs synthèses avec méta-analyse d'essais cliniques portant sur l'ensemble des gliptines sont arrivés à la même conclusion.
Le mécanisme à l'origine de cet effet indésirable n'est pas connu. Cependant, les gliptines sont associées à une activation chronique du système sympathique qui pourrait avoir un rôle à long terme dans l'aggravation d'insuffisances cardiaques.
Il n'est pas démontré que les gliptines réduisent les complications cardiovasculaires du diabète, un objectif important des traitements du diabète. Un risque accru d'insuffisance cardiaque mis en évidence avec 2 d'entre elles et les incertitudes sur l'ensemble des gliptines alourdissent au contraire le profil d'effets indésirables des gliptines. La balance bénéfices-risques des gliptines est défavorable. Elles n'ont pas leur place dans la prise en charge des patients ayant un diabète de type 2.
©Prescrire 1er mars 2017
"Gliptines : insuffisances cardiaques" Rev Prescrire 2017 ; 37 (401) : 190-192. (pdf, réservé aux abonnés)