Une équipe a publié une analyse des retraits de médicaments du marché ayant eu lieu entre 1953 et 2013, dans le monde, en raison d'effets indésirables jugés disproportionnés.
462 médicaments ont été retirés du marché pour effets indésirables. Les retraits du marché ont eu lieu en raison d'effets indésirables mortels (25 %), d'hépatotoxicité (18 %), de réactions auto-immunes (17 %), de neurotoxicité (16 %), de cardiotoxicité (14 %), d'hématotoxicité (11 %), d'abus et dépendances (11 %) et 13 % en raison d'autres motifs.
Le délai médian du retrait était d'environ 10 ans après la mise sur le marché d'un nouveau médicament.
Les retraits du marché en raison d'effets indésirables imposés par les agences reposent de moins en moins sur la seule notification spontanée, et sont plus souvent étayés par des études épidémiologiques et des résultats d'essais cliniques. Ce qui implique un allongement du délai avant un éventuel retrait du marché.
Le nombre de retraits a été le plus élevé en Europe comparé aux autres continents, et le plus bas en Afrique.
Sur les 81 médicaments retirés pour effets indésirables mortels, 38 % l'ont été dans l'année suivant la première mort imputée au médicament, 15 % dans les deux ans, et 47 % après plus de 2 ans.
Les retraits du marché pour effets indésirables mortels sont devenus plus rapides au cours du temps depuis les années 1950, mais surtout parce que les effets indésirables ont été connus plus précocement : les autorités pour leur part ne sont pas plus réactives.
Une évaluation rigoureuse des nouveaux médicaments sur le plan des bénéfices et des risques, et moins de précipitation pour les autoriser et les commercialiser, éviteraient aux patients des expositions inutiles et dangereuses.
©Prescrire 1er avril 2017
"Retraits de médicaments du marché pour effets indésirables : nombreux mais souvent tardifs" Rev Prescrire 2017 ; 37 (402) :299-301. (pdf, réservé aux abonnés)