La rhinite allergique saisonnière, alias "rhume des foins", est une affection gênante mais bénigne. Ses symptômes diminuent au cours de la vie chez la moitié des patients. Pendant la saison des pollens, appliquer certaines mesures visant à réduire l'exposition à l'allergène semble limiter les symptômes : fermer les fenêtres, limiter les sorties dans la journée par temps sec et chaud, ou après un orage, fermer les vitres en voiture, changer de vêtements et se doucher, y compris les cheveux, après être sorti, éviter de faire sécher le linge à l'extérieur. Lorsque la gêne est importante, le cromoglicate de sodium en pulvérisation nasale (Lomusol° ou autre) est une option de premier choix.
Quand la gêne persiste malgré les traitements symptomatiques, une désensibilisation est parfois proposée si le ou les pollens en cause ont été identifiés. La désensibilisation consiste à administrer, par voie sous-cutanée ou par voie sublinguale, des doses croissantes de l'allergène ou des allergènes en cause, pour réduire les symptômes du patient lors de l'exposition à cet allergène. La désensibilisation par voie sous-cutanée est contraignante, et son efficacité est faible pour réduire les symptômes et diminuer la consommation de médicaments. Elle expose à des réactions d'hypersensibilité graves parfois mortelles. Même si ces réactions sont exceptionnelles, il n'est pas justifié de prendre de tels risques pour une affection bénigne. L'efficacité de la désensibilisation par voie sublinguale est au mieux modeste. Elle expose aussi à des effets indésirables graves. Quand elle est envisagée, les patients ou l'entourage des enfants ont à être avertis du risque de réaction grave et de la conduite à tenir lors de la survenue d'une telle réaction.
©Prescrire 1er août 2018
"Désensibilisation dans la rhinite allergique saisonnière" Rev Prescrire 2018 ; 38 (418) : 594-599. (pdf, réservé aux abonnés)
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