Chez les adultes qui ont une hypertension artérielle, certains médicaments hypotenseurs réduisent la mortalité et le risque d'accident cardiovasculaire quand la pression artérielle est de façon répétée supérieure à 160/90 mm Hg voire 160/100 mm Hg. En général, la valeur-cible de pression artérielle est alors peu en-dessous de 140/90 mm Hg
Une synthèse méthodique mise à jour en 2017 par un groupe du Réseau Cochrane a recensé les essais randomisés qui ont comparé, chez des patients ayant un antécédent cardiovasculaire, un contrôle très strict de la pression artérielle, visant une valeur-cible inférieure ou égale à 135/85 mm Hg, et un contrôle moins strict visant une valeur-cible inférieure ou égale à 140/90 mm Hg, voire 160/100 mm Hg. Les méta-analyses de ces essais (regroupant près de 10 000 patients) n'ont pas mis en évidence de bénéfice avec un contrôle très strict de la pression artérielle en termes de mortalité globale.
Par ailleurs, une étude épidémiologique chez environ 20 000 patients coronariens a comparé la fréquence des événements cardiovasculaires selon la pression artérielle. Une pression artérielle de l'ordre de 130-139/70-79 mm Hg a été associée à un risque d'événements cardiovasculaires plus faible par rapport à des valeurs supérieures, mais aussi inférieures à cet intervalle.
Dans les faits, ces données montrent que chez les patients qui ont un antécédent cardiovasculaire, comme chez la plupart des patients qui ont une hypertension artérielle sans atteinte cardiovasculaire, viser une pression artérielle peu en dessous de 140/90 mm Hg suffit à une prévention efficace. Une valeur-cible plus basse augmente l'exposition aux médicaments hypotenseurs et à leurs effets indésirables, sans avantage clinique démontré.
©Prescrire 1er décembre 2018
"Antécédent cardiovasculaire et pression artérielle. Viser un peu en dessous de 140/90 mm Hg" Rev Prescrire 2018 ; 38 (422) : 927. (pdf, réservé aux abonnés)
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