Les troubles de la rétine, tissu richement vascularisé et innervé qui tapisse une grande partie de la surface interne du globe oculaire, ont des causes diverses : génétiques, liées au vieillissement, traumatiques, infectieuses, inflammatoires, toxiques, etc.
Certains médicaments provoquent des lésions tissulaires ou des atteintes vasculaires de la rétine. D'autres perturbent le fonctionnement des photorécepteurs ou se fixent sur des constituants de la rétine.
Parmi les médicaments administrés localement, on note des médicaments utilisés dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge, des corticoïdes administrés dans la cavité oculaire, certains collyres et antibiotiques. Par voie générale, de nombreux médicaments exposent à des troubles rétiniens : antirhumatismaux, anti-infectieux, traitements neuropsychiatriques, cardiaques, hormonaux, traitement du diabète, de la sclérose en plaques, etc.
Certains patients n'ont aucun signe, d'autres perdent la vision. Le risque de troubles est d'autant plus important que d'autres facteurs se surajoutent : diabète, hypertension artérielle, âge avancé, myopie forte.
Quand un médicament connu pour exposer à des troubles rétiniens est employé, il est utile que les patients soient informés des symptômes à surveiller. L'intérêt d'une surveillance ophtalmologique est à évaluer. Repérer l'origine médicamenteuse de troubles rétiniens amène à réévaluer la balance bénéfices-risques du médicament concerné. Arrêter le médicament en cause ou diminuer sa posologie permet le plus souvent une amélioration de la vision, au moins partielle.
©Prescrire 1er janvier 2019
"Troubles rétiniens d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2019 ; 39 (423) : 19-25. (pdf, réservé aux abonnés)
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