La rhinite allergique est une manifestation allergique bénigne. Parfois très gênante, elle est sans conséquence connue sur l'évolution de la grossesse. Le cromoglicate de sodium par voie nasale (Lomusol° ou autre) a une efficacité modeste, mais des effets indésirables rares, y compris chez les femmes enceintes ou qui pourraient l'être (irritations locales, maux de tête surtout). C'est le traitement local de choix des rhinites allergiques peu intenses chez les femmes enceintes.

Les antihistaminiques H1 par voie nasale, notamment l'azélastine (Allergodil° ou autre) sans conservateur, n'ont pas été associés à un risque particulier au cours de la grossesse.

Les antihistaminiques H1 non sédatifs et non atropiniques par voie orale sont une alternative aux traitements locaux quand la rhinite allergique est gênante : la cétirizine (Virlix° ou autre) est un choix acceptable durant toute la grossesse ; la loratadine (Clarityne° ou autre) est une autre option, mais à éviter au cours du premier trimestre du fait du risque d'hypospadias (une anomalie du pénis) observé chez l'Animal, et non exclu chez l'Humain.

Les corticoïdes par voie nasale se situent en deuxième ligne car ils exposent à davantage d'effets indésirables dose-dépendants, mais ils ont probablement peu d'effets nocifs sur les enfants à naître. À faible dose et sur une courte durée de traitement, la béclométasone (Béconase° ou autre) ou le budésonide (Rhinocort° ou autre) sont les corticoïdes locaux de premier choix.

Les autres traitements ont une balance bénéfices-risques moins favorable (tels les antihistaminiques H1 sédatifs et atropiniques), voire nettement défavorable tel l'hydroxyzine (Atarax° ou autre).

©Prescrire 1er décembre 2015

"Patientes enceintes gênées par une rhinite allergique" Rev Prescrire 2015 ; 35 (386) : 912-918. (pdf, réservé aux abonnés)