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Protections périodiques : pour davantage de solidarité

En France, il existe des aides financières éparses pour aider des femmes en situation de précarité à se procurer des protections périodiques. Mais ces initiatives gagneraient à être remplacées par la solidarité nationale.

Les questions de santé liées aux menstruations ne se limitent pas aux douleurs, au syndrome de choc toxique ou aux substances chimiques présentes dans certaines protections périodiques. Pouvoir tout simplement disposer de ces produits d'hygiène en fait aussi partie. Or au cours de sa vie, les dépenses par femme sont estimées entre 4 500 et 23 000 euros au total, dans un pays comme la France. En France, 1,5 à 2 millions de personnes en situation de précarité, sans domicile, incarcérées, jeunes ou étudiantes, ont des difficultés pour acheter suffisamment de protections, au détriment de leur hygiène, de leur santé, de leur vie sociale et professionnelle et de leur dignité.

Diverses initiatives d'associations, d'universités ou de collectivités permettent de lutter ici ou là contre ce qui est qualifié de « précarité menstruelle ». D'autres mesures ont été prises ou sont prévues au niveau national : baisse de la TVA sur les protections périodiques à 5,5 % en 2015 ; augmentation annoncée fin 2020 du budget de lutte contre la précarité menstruelle de 1 à 5 millions d'euros par an, sans précision sur sa répartition ; ouverture annoncée en février 2021 de 1 500 points de distribution gratuite de protections périodiques dans les universités à la rentrée suivante.

Ces mesures semblent bien chiches comparées par exemple à la gratuité des protections périodiques votée par les députés écossais fin 2020. En France, en faisant l'hypothèse d'une aide mensuelle moyenne de 5 euros pour l'acquisition des seules protections périodiques, une enveloppe annuelle de 120 millions d'euros permettrait de soutenir environ 2 millions de personnes : un coût 24 fois supérieur au budget national annoncé, mais somme toute modeste.

Comme pour trop de problématiques d'accès aux soins, l'égalité pourrait ici être assurée plus sûrement par une solidarité nationale que par des initiatives tributaires de bonnes volontés éparses.

©Prescrire 1er août 2021

• Texte complet : 

"Pour une solidarité "en règles"" Rev Prescrire 2021 ; 41 (454) : 609. Accès libre.

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