En 2019, une synthèse des données disponibles sur les risques de malformations liés à l'exposition in utero à la carbamazépine (Tégrétol° ou autre), un antiépileptique autorisé aussi dans les troubles bipolaires, certaines névralgies et douleurs neurogènes, montrait un risque global de malformations majeures environ deux fois plus grand. Concernant le neurodéveloppement, les quelques études menées suggéraient un risque deux fois plus grand de troubles précoces.
En 2023, l'Agence française du médicament (ANSM) a produit une synthèse actualisée des études publiées concernant les conséquences d'une exposition in utero à la carbamazépine, à partir de la base de données documentaire metaPreg.
Le risque global de malformations majeures est apparu 1,5 fois plus grand chez les enfants exposés in utero à la carbamazépine que chez les enfants non exposés (avec notamment des risques accrus de façon notable de spina bifida et de fentes labiopalatines), de même que le risque global de troubles du développement neuropsychique (avec notamment des risques de troubles cognitifs).
Au risque tératogène avéré lié à une exposition in utero à la carbamazépine s'ajoutent de nouveaux signaux de troubles du développement neuropsychique à long terme : raison de plus de peser soigneusement le pour et le contre quand la carbamazépine est envisagée chez une femme qui pourrait devenir enceinte. Quand elle est néanmoins choisie malgré les risques avérés auxquels elle expose, il est important d'assurer une contraception dont l'efficacité n'est pas diminuée par l'effet inducteur enzymatique de la carbamazépine. Dans cette situation, un dispositif intra-utérin au cuivre est alors le premier choix.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2024
• Texte complet :
"Carbamazépine et grossesse : malformations et troubles du développement (suite)" Rev Prescrire 2024 ; 44 (488) : 433-434. Réservé aux abonnés.
