Le chemin d'un article de la revue Prescrire |
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Dans la revue Prescrire, la mise au point des articles
suit une chaîne de rédaction collective complexe qui
a été mise en place au fil des années. Les articles
publiés dans la revue sont conçus et réalisés
par son équipe de Rédaction. |
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Le rédacteur, membre d'une
équipe
Une chaîne de rédaction
collective
Des groupes de relecture nombreux
et multidisciplinaires
Réécriture
et contrôles de qualité : toujours collectifs
Une signature
collective
L'efficacité
de l'élaboration collective a un coût
La "presse médicale" comprend des publications
dont les financements, les objectifs et les procédures
sont très disparates. Il est classique de distinguer
au minimum les revues de formation continue (telles que la
revue Prescrire), les revues de publications de comptes rendus
de recherche, alias revues de publications primaires (telles
que The Lancet), et les journaux d'informations professionnelles
et publicitaires (tels que le Quotidien du médecin).
Ces différentes publications ont des procédures
de rédaction fondamentalement différentes. Dans
les journaux d'informations professionnelles, de nombreux
articles découlent directement de communiqués
de presse ou de conférences de presse de tel ou tel
groupe d'intérêts (syndicat professionnel, industriel,
administration, etc.).
Dans les revues de publication primaires, en général,
des auteurs externes soumettent un manuscrit ; des "editors"
(rédacteurs) réalisent un premier tri ; quelques
"reviewers" ou "referees" (réviseurs,
en français), spécialistes du sujet traité,
donnent leur avis sur la qualité du manuscrit et l'opportunité
d'une publication, moyennant certaines corrections.
Dans la revue Prescrire, la mise au point des articles suit
une chaîne de rédaction collective complexe qui
a été mise en place progressivement au fil des
années. Les articles publiés dans la revue sont,
en règle générale, conçus et réalisés
par sa propre équipe de Rédaction (seuls certains
articles de "Position" de la rubrique "Ouvertures"
et la majorité de ceux de la rubrique "Forum"
sont rédigés par des personnes extérieures
à la Rédaction).
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Le rédacteur, membre d'une équipe
La chaîne de rédaction de la revue Prescrire s'appuie
sur quatre séries d'acteurs : les rédacteurs,
les documentalistes, les relecteurs, les contrôleurs de
qualité.
Les rédacteurs de la revue Prescrire sont médecins,
pharmaciens, infirmiers, dentiste. La plupart sont praticiens
en activité clinique pour une grande partie de leur temps
de travail. Ils ont tous été longuement formés
en interne à la mise au point des articles publiés
par la revue.
Quelle que soit leur expérience professionnelle préalable,
les candidats à l'intégration dans l'équipe
de Rédaction de la revue Prescrire suivent un stage de
6 mois environ, qui conjugue la relecture critique de projets
d'articles et l'apprentissage des conventions et méthodes
internes de la Rédaction. Ils font ensuite leurs premières
armes en tant que rédacteur "junior", encadré
par un rédacteur "tuteur", leurs premiers articles
étant souvent des articles courts, destinés aux
rubriques "Repères" ou "En Bref".
Pour devenir "senior", 2 à 3 ans d'écriture
sous tutorat sont habituellement nécessaires.
C'est parmi les rédacteurs seniors que s'opèrent
la formation et le recrutement des responsables de rubriques,
des rédacteurs en chef et du directeur de la Rédaction.
La revue Prescrire a constaté au fil des années
la difficulté à travailler avec des auteurs externes.
Ses procédures d'écriture sont spécifiques
et exigeantes ; elles nécessitent à la fois compétence
technique (connaissances à jour, capacité d'analyse
critique de la documentation, etc.), ouverture aux critiques
d'autrui et savoir-faire particulier nécessitant un véritable
apprentissage et un travail sur la durée. Aujourd'hui,
l'écriture d'un projet d'article par un auteur extérieur
à la Rédaction de la revue est devenue exceptionnelle. |
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Une chaîne de rédaction collective
Le choix des projets d'articles est réalisé collectivement
par les rédacteurs, encadrés par les responsables
de rubriques, les rédacteurs en chef et le directeur
de la Rédaction, lors de réunions de la Rédaction.
Ces réunions permettent d'établir une liste de
thèmes retenus selon leur pertinence pour les praticiens
; de décrire les premières orientations rédactionnelles
; de définir les premiers axes de la recherche documentaire
(principales sources envisagées) ; et de désigner
un rédacteur responsable et un (ou plusieurs) rédacteur(s)
référent(s) pour chaque projet d'article.
Chaque projet d'article fait ensuite l'objet d'un "calage"
qui en précise les objectifs, les limites et les contraintes.
Une "feuille de calage" est rédigée
par le rédacteur responsable du projet d'article : il
y rappelle notamment les objectifs assignés à
l'article et les questions auxquelles l'article tentera de répondre
; les points qui ne seront délibérément
pas abordés ; les principales orientations documentaires
envisagées ; des propositions de relecteurs spécifiques.
Cette feuille de calage est commentée par d'autres rédacteurs,
dont le "rédacteur référent"
choisi en fonction du thème du projet d'article. Le rédacteur
responsable peut ainsi affiner le calage initial.
Le rédacteur responsable prépare sa demande de
recherche documentaire mise en uvre au sein du Centre
de documentation Prescrire (qui applique des procédures
de recherche prospective et rétrospective de la documentation
publiée et non publiée). Puis il rédige
la première "mouture" du projet d'article.
Ce texte est soumis au rédacteur référent
chargé d'en discuter le plan, de vérifier la bonne
intelligibilité et la cohérence des arguments
et la valeur de la bibliographie, d'aider à mieux séparer
faits établis et hypothèses, de demander des corrections
ou des compléments, etc.
C'est la version issue du travail du binôme rédacteur
responsable-rédacteur référent qui est
communiquée au responsable de rubrique concerné
(avec la feuille de calage, le plan de recherche documentaire,
l'ensemble des références utilisées (et
celles fournies par le Centre de documentation mais non utilisées)
et les différentes moutures préparatoires). Le
responsable de rubrique réalise un premier contrôle
de l'article, références en main, et apporte les
corrections nécessaires. Il donne finalement son accord
pour soumission du projet d'article au contrôle de qualité
externe réalisé par les groupes de relecture. |
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Des groupes de relecture nombreux et multidisciplinaires
Le projet d'article est soumis, de manière anonyme,
à un groupe de relecture chargé de critiquer
le fond (fiabilité, actualité, adaptation à
la pratique, etc.) et la forme (structure, syntaxe, lisibilité,
etc.).
Les groupes de relecture, composés de 10 à 40
personnes selon la nature et l'ampleur du projet d'article,
sont constitués "sur mesure" pour chaque
article. Les relecteurs appartiennent à trois catégories
complémentaires : des professionnels extérieurs
à la Rédaction spécialisés dans
le sujet abordé, des méthodologistes, des praticiens
représentatifs du lectorat de la revue (notamment médecins
et pharmaciens, généralistes et spécialistes,
de ville ou hospitaliers). Des membres de la Rédaction
complètent les groupes de relecture, pour leur expertise
propre et pour la bonne coordination entre les rubriques.
Le nombre de personnes impliquées dans la relecture
des articles de la revue Prescrire est exceptionnel. De nombreuses
revues de formation continue affichent un "comité
scientifique" ou un "comité de parrainage"
qui sont souvent honorifiques, et non actifs. Dans les revues
de publications primaires, la critique des manuscrits soumis
est réalisée par des "reviewers" (système
du "peer review", alias la relecture par les pairs
en français) en nombre limité, souvent deux
seulement par article.
De par le monde, seules quelques revues d'informations critiques
sur les médicaments ont des procédures de relecture
proches de celle de la revue Prescrire, et recourrent à
un nombre de relecteurs comparable à celui de la revue
Prescrire.
La liste des relecteurs extérieurs à la Rédaction
qui ont contribué à un ou plusieurs articles
contenus dans un numéro de la revue Prescrire est publiée
dans l'"ours", en page II de couverture de la revue
(sauf ceux des relecteurs ayant souhaité garder l'anonymat).
La revue Prescrire ne recourt pas aux spécialistes
hospitalo-universitaires pour l'écriture de ses articles.
Ces spécialistes d'un sujet donné ont par contre
une place précieuse dans les groupes de relecture de
la revue, où leur apport se révèle souvent
précieux.
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Réécriture et contrôles de qualité
: toujours collectifs
Le rôle des relecteurs des projets d'articles dans la
qualité finale des articles publiés par la revue
Prescrire est variable. Il peut paraître modeste lorsque
le projet d'article soumis à relecture est déjà
très abouti (la confirmation de la qualité du
texte est cependant essentielle). Il peut être plus important
voire décisif, notamment pour des articles longs et complexes
ou sur des sujets controversés, pour lesquels les données
sont éparses et difficilement accessibles.
La qualité de la relecture dépend aussi, bien
entendu, des relecteurs, de leur compétence actualisée,
de leur disponibilité et de leur esprit critique. L'apport
des relecteurs est analysé par les rédacteurs,
pour chaque article, prenant en compte l'ampleur de leurs remarques
sur la forme et sur le fond.
Les relecteurs spécialisés qui ne renvoient jamais
ou très rarement leurs remarques, qui se contentent de
critiques non argumentées ou dont l'apport est limité
ou non pertinent, sont écartés. Au contraire,
les relecteurs spécialisés sont régulièrement
sollicités dès lors qu'ils sont régulièrement
pertinents et constructifs, en fournissant des références
précises à l'appui de leurs arguments, en détectant
des erreurs importantes, etc.
Les relecteurs praticiens issus du lectorat de la revue sont
régulièrement renouvelés, notamment pour
permettre d'accueillir des "regards neufs" et soulager
ceux qui ont déjà beaucoup relu.
Les remarques du groupe de relecture permettent au rédacteur
responsable (qui dispose à nouveau de l'ensemble du dossier)
d'établir une mouture réécrite de l'article,
après mise à jour de la documentation.
Cette mouture réécrite est ensuite de nouveau
contrôlée, ensemble du dossier en main, par le
responsable de rubrique puis le rédacteur en chef concerné,
qui dispose en outre d'une relecture du directeur de la Rédaction
et du rapport d'une personne chargée du contrôle
interne de qualité. Cette dernière personne est
spécifiquement chargée, avant mise en page et
"bon à monter", de vérifier le libellé
des références, l'adéquation du texte au
contenu des références, l'exactitude des citations,
l'absence de contradiction entre le texte, les tableaux, les
notes et les encadrés, les divers chiffres (prix, effectifs,
pourcentages, etc.).
Pour finir, un correcteur final chasse, sur le texte mis en
page, d'ultimes "coquilles", fautes d'orthographe
résiduelles, etc. Le directeur de la Rédaction
peut ensuite donner son accord pour inclure l'article dans le
numéro à imprimer. |
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Une signature collective
Le choix du mot "rédacteur" à
la place de celui d'auteur a pour but de souligner le caractère
collectif de l'élaboration des articles de la revue
Prescrire, qui ne sont en rien des "avis d'auteur".
Pour la même raison, les articles comportent une signature
collective, le plus souvent : "©LRP" ou "Synthèse
élaborée collectivement par la Rédaction
de la revue Prescrire".
Comme tout ce qui concerne la revue Prescrire, la signature
des articles fait l'objet de beaucoup d'attention et de réflexion.
Les conventions à ce sujet ont évolué
avec le temps. Au début des années 1980, lors
de la création de la revue Prescrire, l'intention de
l'équipe de Rédaction était de ne publier
que des articles non signés, afin d'en souligner l'élaboration
collective. Mais très vite s'est posée la question
de la motivation à l'écriture des auteurs, en
particulier hospitalo-universitaires.
Aussi, pendant longtemps, une signature nominale plus ou moins
détaillée a été adoptée
: nom de l'auteur de la première mouture des projets
d'articles pour les rubriques de "Synthèses",
"Notes de lecture" et les "Éditoriaux"
; maintien de la règle d'anonymat pour les rubriques
"Rayon des nouveautés" et "Vigilance",
dans le but de souligner l'élaboration collective,
mais aussi de protéger les rédacteurs vis-à-vis
de l'industrie pharmaceutique.
Au fil des années, l'élaboration collective
des articles de la revue Prescrire s'est considérablement
étoffée, et le système de signatures
nominales est devenu à la fois injuste pour la majorité
des contributeurs et source de confusion pour les lecteurs.
Aussi, depuis l'automne 1996, les conventions de signatures
ont été modifiées, de façon à
souligner clairement le caractère collectif, pluridisciplinaire,
prolongé, contrôlé et donc exceptionnel
de la mise au point des articles de la revue Prescriree.
Le symbole ©LRP indiqué à la fin des articles
reflète bien l'ensemble des garanties apportées
par toute une équipe et en dernier ressort par son
responsable, le directeur de la Rédaction.
La liste des personnes constituant l'équipe de Rédaction,
et plus généralement de toutes celles qui ont
participé à la mise au point de chaque numéro
est publiée dans l'"ours" de la revue.
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L'efficacité de l'élaboration collective a un
coût
La chaîne de rédaction collective de la revue
Prescrire représente une procédure complexe
et exigeante. Elle a pour objectif d'assurer la publication
d'articles fiables, adaptés aux besoins des lecteurs
et à jour.
Cette chaîne a un coût en termes de délais.
Le bon déroulement des différentes étapes
de cette chaîne nécessite des délais incompressibles
entre la commande d'un article et sa publication : plusieurs
mois, difficilement réduits à quelques semaines
en cas d'urgence.
Cette chaîne a aussi un coût en termes financiers
et humains, dû aux recherches documentaires approfondies,
aux frais de logistique (circulation des différentes
moutures, circuits de relecture, etc.), au temps de formation
et à la rémunération de l'ensemble des
documentalistes, rédacteurs, relecteurs externes et
contrôleurs de qualité.
Ce coût financier, intégralement supporté
par les abonnés de la revue Prescrire, tous payants
(voir les comptes de la revue publiés chaque année
dans le numéro de mars), est à rapporter à
son résultat : la garantie d'une information la plus
fiable possible
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© La revue Prescrire 20 mai 2003 |
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