Très
régulièrement, des abonnés nous font part de
rumeurs et de médisances colportées par des visiteurs
médicaux ou autres émanations de milieux "bien
informés". Selon ces bruits calomnieux, la revue Prescrire
ne serait pas totalement autofinancée, elle serait payée
en sous-main par telle ou telle firme, etc.
Cela fait 22
ans que ça dure
Le nom des firmes évoquées
change au fil des semaines
Manifestement, pour certains, il
est inimaginable qu'un groupe de professionnels de santé
puisse entreprendre, réaliser et réussir, sans le
financement d'un "sponsor" industriel.
À leur
décharge, le "milieu" étant tellement compromis,
on peut comprendre que le pari réussi de l'association Mieux
Prescrire, éditrice de la revue Prescrire, paraisse surréaliste.
À la
fin des années 1970, les fondateurs de la revue ont fait
de l'indépendance la condition sine qua non de leur projet.
L'indépendance
financière vis-à-vis des firmes pharmaceutiques fut
intégrale dès le premier jour. Il a fallu 12 ans de
travail (de 1980 à 1991) pour conquérir l'indépendance
financière totale ; c'est-à-dire pouvoir se passer
de la subvention de lancement accordée par l'État,
et ne dépendre que de l'apport des abonnés. Depuis
cette date (1992), il a fallu encore beaucoup de travail pour préserver
cette indépendance totale, comme en témoignent les
budgets successifs présentés chaque année dans
la revue (Pour lire le budget 2002 (pdf, 107 Ko) : Cliquez
ici).
L'indépendance,
c'est une question de principe, de conception du rôle des
professions de santé dans la société, d'un
certain sens de la responsabilité et de la dignité
individuelle et collective.
C'est aussi
le seul moyen d'être crédible. Le seul moyen de rester
maître de ses objectifs et de ses décisions, sans conflit
d'intérêts. La condition pour parvenir à la
plus grande qualité de service rendu.
L'indépendance,
c'est finalement simple. Il suffit de se concentrer sur des objectifs
précis (par exemple, construire en quelques décennies
un pôle de référence pour la formation permanente
des professions de santé), d'accumuler beaucoup de compétence
grâce à un travail constant, de garder le cap dans
le moindre des détails, et d'avoir une confiance inébranlable
dans la justesse et l'utilité de ce choix.
Il suffit de
le vouloir, d'y croire, de s'en donner les moyens,
et de durer.
Merci aux 25
000 abonnés à la revue Prescrire qui nous permettent
de clamer : oui, l'indépendance, la qualité, la confiance
éclairée, c'est possible !
©La revue Prescrire 1er mars 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (237) : 161.
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