Voici brièvement les principaux types de régimes évalués
pour réduire le poids des personnes obèses ou ayant un surpoids. Restriction
calorique "équilibrée" Les régimes de
restriction calorique proposent une ration alimentaire "équilibrée"
entre glucides (50 % à 55 %), lipides (30 % à 35 %) et protéines
(10 % à 20 %), avec une réduction calorique globale par la diminution
ou la suppression des aliments de forte densité calorique (lire en encadré
page 279). Des restrictions caloriques plus ou moins sévères sont
proposées. Une alimentation riche en fibres et en hydrates de carbone d'absorption
lente vise notamment à augmenter la satiété (1). Très
forte restriction calorique Des régimes apportant moins de 800
kcal par jour, dits "très basse calorie", sont censés
réduire rapidement la masse grasse. Ils doivent être riches en acides
aminés essentiels pour éviter une fonte musculaire. Des substituts
de repas (poudres, soupes, barres, etc.) enrichis en acides aminés essentiels,
en vitamines, en sels minéraux, sont souvent proposés pour remplacer
un ou plusieurs repas (2). Ces régimes "très basse calorie"
sont habituellement proposés sur de courtes périodes, chez des obèses
ayant d'importants problèmes de santé, après échecs
d'autres interventions. D'une manière générale les régimes
très restrictifs ne sont pas compatibles avec une vie sociale normale ni
avec une activité physique normale (3). Ces régimes conduisent
à consommer la masse maigre après épuisement des réserves
en glycogène, ce qui est à l'origine d'une cétose qui est
elle-même anorexigène (2). S'ils sont prolongés, ils exposent
à de nombreuses carences, une dénutrition et un déficit en
minéraux et en vitamines, ainsi qu'à la formation de lithiases bilaires,
ou à une hyperuricémie (1à4). Des morts subites, liées
à des régimes dont la ration quotidienne contenait moins de 600
kcal, ont été rapportées (2). Régimes
très pauvres en graisse Des régimes très pauvres
en graisses, promus initialement en prévention cardiovasculaire, sont devenus
proposés aux personnes obèses. Les hydrates de carbone représentent
l'essentiel de l'apport énergétique, les protéines 10 % à
15 % et les lipides 10 % à 15 %. En pratique, les régimes très
pauvres en graisses proposent de limiter ou de supprimer les viandes et de doubler
la quantité de fibres contenues dans l'alimentation (2,4). Régimes
"hyperprotéinés" Le régime hyperprotéiné
est très pauvre en hydrates de carbone ; le plus célèbre
est le régime Atkins, dans lequel les hydrates de carbone (produits sucrés,
féculents) ne représentent que 3 % à 10 % de la ration énergétique
(20 g par jour ou moins) ; le reste est apporté par la consommation à
volonté de graisses et de protéines, afin d'augmenter la sensation
de satiété. Aucune restriction calorique n'est proposée (1).
Comme d'autres régimes extrêmes, des effets indésirables graves
ont été rapportés avec ce type de régime : hypocalcémie,
hypokaliémie, acidocétose, pancréatite, ayant conduit parfois
au décès (5,6). La grande imagination
des concepteurs de régimes Un nombre considérable de régimes
amaigrissants ont été développés (2). Les monorégimes
proposent de se nourrir de seulement un ou quelques aliments (ananas ou choux
par exemple). La consommation quotidienne de plusieurs kilos de l'aliment proposé
n'apporte que peu de calories et encore moins de protéines, ce qui entraîne
une carence protéique et une réduction pondérale obtenue
surtout par fonte musculaire (2). Quand on ne mange qu'un seul aliment, l'attrait
pour la nourriture s'épuise et la ration alimentaire diminue. Les régimes
dissociés déconseillent l'association des principaux nutriments
au cours du même repas ; par exemple les protéines sont consommées
le soir et les glucides à midi. Un des plus connus en France est le régime
dit "Montignac". La perte de poids observée avec ces régimes
est attribuée à la réduction spontanée de la ration
alimentaire du fait du manque d'attrait des aliments dénués d'accompagnement
(2). Jeûne Les cures de jeûne,
se limitant à un apport de boissons peu énergétique, n'ont
aucune justification médicale et exposent à des risques graves (3). ©La
revue Prescrire 1er avril 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) :
275-281. ________ Références 1-
Strychar I "Diet in the management of weight loss" CMAJ 2006 ; 174 (1)
: 56-63. 2- Di Vetta V et coll. "Régimes amaigrissants : lesquels
conseiller/déconseiller" Rev Méd Suisse 2005 ; 1 (12) : 818-822. 3-
Basdevant A et coll. "Guide pratique pour le diagnostic, la prévention,
le traitement des obésités en France" Diabet Metabol 1998 ;
24 (suppl. 2) : 10-42. 4- Wilkinson DL et McCargar L "Is there an optimal
macronutriment mix for weight loss and weight maintenance ?" Best Pract Res
Clin Gastroenterol 2004 ; 18 (6) : 1031-1047. 5- Stevens A et coll. "Sudden
cardiac death of an adolescent during dieting" South Med J 2002 ; 95 : 1047-1049. 6-
Chen TY et coll. "A life-threatening complication of Atkins diet" Lancet
2006 ; 367 : 958. |