Le psoriasis est une
affection cutanée chronique. Parmi les différentes formes cliniques,
le psoriasis en plaques est la forme la plus fréquente chez les adultes.
Il se présente alors sous la forme de lésions érythémateuses
bien délimitées, recouvertes d'une couche squameuse blanchâtre
et sèche, légèrement en relief. Le
psoriasis pustuleux généralisé et le psoriasis érythrodermique
sont des formes graves, mais elles sont exceptionnelles.
L'évolution
naturelle du psoriasis en plaques est peu prévisible : les lésions,
plus ou moins étendues, peuvent persister plusieurs années, émaillées
de rémissions, de régressions ou d'aggravations. Les complications
sont rares : un lien entre cancers essentiellement cutanés et sévérité
du psoriasis a été évoqué, mais il est difficile de
faire la part de l'influence des traitements du psoriasis. Certains médicaments
peuvent aggraver le psoriasis.
Aucun
traitement connu n'assure de guérison définitive du psoriasis.
Parmi
les traitements symptomatiques, les produits pour application cutanée sont
à utiliser en première intention dans les formes légères
à modérées. Parmi les produits cosmétiques, on dispose
d'émollients dont l'effet est principalement de lutter contre la sécheresse
cutanée.
Les
substances médicamenteuses utilisées en application cutanée
sont variées : acide salicylique, dithranol, dermocorticoïdes, dérivés
de la vitamine D, rétinoïdes de synthèse.
Chaque
classe médicamenteuse expose à des effets indésirables :
l'acide salicylique, le dithranol, les dérivés de la vitamine D
et le tazarotène en application cutanée sont des substances irritantes.
Les dermocorticoïdes exposent au risque d'atrophie cutanée, de télangiectasies,
de dépendance ; et aussi au risque de glaucome et cataracte en cas d'usage
prolongé au niveau des paupières. Les dérivés de la
vitamine D à dose élevée exposent au risque d'hypercalcémie.
En
cas d'échec ou selon l'étendue ou la gravité des lésions,
une photothérapie est à envisager, par puvathérapie (sensibilisation
aux UV A par un psoralène) ou par UV B. Le risque de cancer cutané
est l'effet indésirable le plus fréquent des photothérapies,
mieux documenté pour la puvathérapie.
Les
traitements par voie générale, dont certains immunodépresseurs,
sont proposés en dernier recours, du fait de leurs effets indésirables
graves, en ayant pris soin d'exposer aux patients les risques et les incertitudes
concernant la durée de l'éventuelle rémission. On dispose
d'un recul certain pour plusieurs de ces traitements, ce qui permet de mesurer
l'importance de leurs effets indésirables : méthotrexate, acitrétine,
ciclosporine, et recul moindre pour l'étanercept. On ne dispose d'aucun
recul pour l'éfalizumab qui semble avoir des effets indésirables
graves. ©La revue Prescrire 15 novembre 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (266) : 751-762 (93 références). |