Adopter la DCI pour parler des médicaments, c'est
refuser d'utiliser un médicament sans savoir ce qu'il contient, refuser
de se fier simplement à un nom commercial et à un slogan publicitaire.
Mieux connaître le médicament utilisé Connaître
la DCI, c'est savoir précisément les médicaments quon
prend ou quon a dans son armoire à pharmacie. Parler en DCI, c'est
dire amoxicilline, au lieu de Clamoxyl° ou Hiconcil°,
qui sont des noms commerciaux de cet antibiotique. Connaître la DCI, c'est
tout simplement savoir que Arestal°, Diaretyl°, Dysentec°, Dyspagon°,
Ercestop°, Imodium°, Imossel°, Indiaral°, Nabutil°, Peracel°
contiennent tous la même substance commercialisée comme antidiarrhéique
: le lopéramide.
Éviter
des effets indésirables Quand un même médicament
tel que le tramadol, certes efficace contre la douleur,
mais exposant à de nombreux effets indésirables (neurologiques,
gastro-intestinaux, phénomène de dépendance, etc.), est aujourd'hui
vendu en France sous des noms commerciaux aussi variés que Biodalgic°,
Contramal°, Monocrixo°, Takadol°, Topalgic°, Trasédal°,
Zumadol°, Zumalgic° (ou Ixprim°, Zaldiar°, en association), il
est urgent que les patients connaissent sa DCI. En la reconnaissant sur les boîtes,
ils peuvent éviter de stocker dans l'armoire à pharmacie trop de
médicaments similaires, et surtout de prendre plusieurs fois la même
chose sans le savoir.
Ne pas se fier au seul nom commercial Quand
des firmes font la promotion directe auprès du public du même anti-allergique
sous des noms aussi divers qu'Humex rhinite allergique°, ou Reactine°,
ou Zyrtecset°, il est bon que les patients sachent reconnaître que se
cache derrière ces noms, dans les trois cas, de la cétirizine,
dont l'efficacité est modeste.
Le marché du médicament
étant devenu très encombré et concurrentiel, les stratégies
commerciales des firmes pharmaceutiques sont diverses et complexes, et des points
de repère tels que la DCI sont plus que jamais nécessaires pour
éviter toutes sortes d'incidents : erreurs d'administration par confusion
de noms, surdosage par prises concomitantes de la même substance sous différents
noms, interactions médicamenteuses par ignorance de la substance contenue
dans une médicament.
Bien se comprendre d'un
pays à l'autre L'emploi de la DCI facilite la vie des personnes
qui voyagent et doivent se procurer un médicament à l'étranger
: les répertoires donnant des équivalences de noms commerciaux entre
pays ne sont jamais exhaustifs étant donné l'évolution très
rapide des marchés. À titre d'exemple, l'antalgique tramadol,
disponible sous une dizaine de noms commerciaux en France (lire ci-dessus), l'est
sous une centaine de noms commerciaux différents dans le monde.
Et
quand un professionnel de santé, médecin ou pharmacien, passe du
temps à chercher quel peut bien être le médicament que lui
demande un patient de passage, il a d'autant moins de temps pour s'occuper de
ce patient et des troubles qu'il présente. ©La
revue Prescrire 1er octobre 2005 |