L'angine aiguë est généralement
une maladie bénigne, le plus souvent virale, qui guérit
pratiquement toujours spontanément, sans traitement antibiotique,
en une semaine. |
|
Pour
en savoir plus |
|
|
|
Les angines aiguës à streptocoque A : les complications
sont rares
Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 440-443.
Réservé aux abonnés
Cliquer ici
Soulager les symptômes d'angine aiguë :
D'abord un antalgique et des moyens non médicamenteux
Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 443-449.
Réservé aux abonnés
Cliquer ici
|
|
Dans les populations
tout venant des pays riches, en dehors de situations épidémiologiques
particulières, les angines aiguës sont actuellement
des affections habituellement d'évolution favorable, même
quand elles sont dues à un streptocoque A.
Le diagnostic
d'angine aiguë à streptocoque A reste avant tout clinique,
à partir de l'âge et de 4 critères cliniques :
une fièvre supérieure à 38°C, l'absence
de toux, la présence d'au moins un ganglion cervical antérieur
douloureux à l'examen, une atteinte amygdalienne avec augmentation
du volume ou présence d'un exsudat. La probabilité
d'infection à streptocoque A est proportionnelle au nombre
de ces critères cliniques présents ; leur absence
permet d'écarter ce diagnostic.
Lorsque les
éléments cliniques ne permettent pas de déterminer
avec une probabilité satisfaisante s'il s'agit ou non d'une
angine à streptocoque A, un test de diagnostic rapide du
streptocoque A en ambulatoire est utile.
La fréquence
des complications graves à distance est à présent
très faible, même en l'absence d'antibiothérapie.
Les rares cas de rhumatisme articulaire aigu surviennent essentiellement
chez les enfants entre 5 ans et 14 ans.
En 2004, la principale complication à prendre en compte semble
être le risque d'infection loco-régionale en cas d'angine
aiguë à streptocoque A à symptomatologie très
marquée.
L'évolution
symptomatique est pratiquement toujours favorable en quelques jours.
Dans ce contexte, mieux vaut privilégier les traitements
symptomatiques ayant une balance bénéfices-risques
nettement favorable.
Par voie générale,
le paracétamol est le traitement antalgique de référence
dans le traitement des maux de gorge, chez les adultes comme chez
les enfants, évalué par des essais versus placebo.
Les suppositoires n'ont pas d'avantage sur la voie orale.
Parmi les anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS), l'ibuprofène est l'alternative
au paracétamol qui semble faire courir le moins de risque.
Les corticoïdes
exposent à des risques mal cernés dans ce contexte
infectieux, pour une efficacité peu importante, qui n'a pas
été comparée à celle des autres antalgiques.
Les anesthésiques
locaux ont un certain effet sur la dysphagie. Leur efficacité
n'a pas été comparée par des essais cliniques
méthodiques à celle des antalgiques généraux,
leur efficacité en complément de ces antalgiques non
plus.
Diverses associations
composent les pastilles à sucer. Leur efficacité résulte
entre autres de leur effet favorisant la production de salive. Il
n'est pas démontré que l'eau et les confiseries à
sucer soient moins efficaces que la plupart des traitements à
visée locale ayant un statut de médicament. Aucun
autre médicament d'action locale (antimicrobien, antiseptique,
anesthésiant local) n'apporte un avantage démontré
cliniquement.
L'utilisation
d'associations de plusieurs principes actifs additionne les risques
d'effets indésirables.
Dans quels cas
l'antibiothérapie est-elle justifiée ? Avec quel
antibiotique ? La suite de notre dossier apportera les éléments
de réponse à ces questions dans le prochain numéro.
©La revue Prescrire 1er juin 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 440-443 et 443-449 (75
références).
|