Des affections hématologiques liées à une exposition au benzène ont été rapportées dès la fin du 19e siècle, et un premier cas de leucémie aiguë a été décrit en 1928.
Dans les années 1970, faute d'études jugées concluantes sur des animaux et de données épidémiologiques jugées suffisantes, la toxicité du benzène à de bas niveaux d'exposition a été l'objet de controverses entre l'administration étatsunienne du travail et les firmes pétrolières et chimiques.
En 1987, une valeur limite d'exposition professionnelle plus basse, de 1 ppm, a finalement été adoptée aux États-Unis d'Amérique. Plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de décès ont été attribués à ce retard.
L'analyse des données internes des firmes permet de comprendre comment celles-ci ont œuvré pour retarder la prise de mesures jugées coûteuses, notamment en manipulant les études épidémiologiques conduites dans leurs unités de production.
En 2003, avec 16 ans de retard supplémentaire, l'Europe s'est finalement alignée sur la valeur limite étatsunienne, jugée encore insuffisante par certains spécialistes.
©Prescrire 1er août 2009
Rev Prescrire 2009 ; 29 (310) : 630-634.
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