Revue Prescrire, article en une, Avancées thérapeutiques 2007, janvier 2008
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Enrichir sa panoplie thérapeutique :
bilan de l'année 2007
Pour mieux prendre en charge les patients, mieux
les informer, ne retenir que les réels progrès thérapeutiques, et savoir jeter ce qui ne vaut pas la peine.

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Enrichir sa panoplie thérapeutique :
bilan de l'année 2007

Rev Prescrire 2008 ;
28 (291) : 28-60.
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Révisions : le bilan de l'année 2007 en ligne
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Cancérologie
Des mesures simples telles que sucer des glaçons préviennent le mieux les mucites orales dues aux traitements anticancéreux. Éxpliquer aux patients la prise hebdomadaire orale de méthotrexate permet d'éviter des complications sévères par surdosage. Etc.

Cardiologie
Les associations à doses fixes ne permettent pas l'adaptation des doses à chaque patient. Spironolactone et risque d'hyperkaliémie. Remèdes "anciens" tels que les diurétiques thiazidiques utiles aussi chez les malades en insuffisance cardiaque chronique. Héparine non fractionnée en cas d'insuffisance rénale ; etc.

Dermatologie
Benzylpénicilline injectable ou pénicilline V orale en cas d'érysipèle de jambe. Etc.

Diabétologie - Endocrinologie
Les antidiabétiques oraux de première intention restent la metformine en cas de surpoids, et sinon le glibenclamide. À l'inverse, le profil d'effets indésirables des glitazones s'alourdit, et elles n'ont aucune place chez les patients diabétiques.

Douleurs - Soins palliatifs
Ne pas garder dans sa panoplie thérapeutique l'association dextropropoxyphène + paracétamol, ni le tramadol à libération prolongée. Traitement des migraines : en deuxième intention, l'ibuprofène est une option thérapeutique efficace dès 200 mg par prise. Etc.

Environnement - Santé
Amiante, dioxines, pesticides, éthers de glycol, radon domestique, etc. : autant de dangers pour la santé humaine, souvent mal connus, et pire, souvent niés par les pouvoirs publics et les médias sous influence. Ne pas jeter les médicaments "par la fenêtre". Etc.

Gastro-entérologie - Hépatologie
Traiter moins longtemps certains patients atteints d'hépatite C . Dépistage du cancer colorectal en deux temps. Etc.

Gériatrie
Veiller à des mesures simples d'hygiène et de soins des pieds contribue à une meilleure autonomie des personnes âgées ; effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques des anticholinestérasiques proposés dans la maladie d'Alzheimer souvent graves, parfois mortels. Mieux vaut ne pas commencer un traitement par hypnotique chez les patients âgés. Etc.

Grossesse - Contraception
Chez les femmes en âge de procréer, mieux vaut ne pas utiliser un antihypertenseur tel qu'un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ni un sartan. Mieux vaut se passer aussi d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Etc.

Gynécologie - Ménopause
Vaccination contre certains papillomavirus. Aider les femmes à comprendre ce qui contribue à leur insatisfaction sexuelle plutôt que de les exposer aux effets indésirables des traitements hormonaux tels que la testostérone. Peu de données nouvelles pour le dépistage mammographique des cancers du sein dans la population générale. Etc.

Maladies infectieuses (hors HIV)
Zona grave surtout chez les patients âgés ou immunodéprimés. Les médicaments ne soulagent qu'en partie les douleurs postzostériennes. La vaccination contre la grippe reste la meilleure mesure préventive de la grippe saisonnière chez les personnes à risque de complications. Etc.

Maladies infectieuses : infection par le HIV
Quelques minces progrès pour les patients des pays chauds.

Maladies rares
Les médicaments spécifiques se multiplient, mais avec des résultats très inégaux.

Neuro-psychiatrie
Pour les patients atteints de sclérose en plaques, aucun des traitements de fond n'a d'efficacité clinique importante alors qu'ils exposent à des effets indésirables graves.
De nombreux psychotropes n'aident pas vraiment à soulager la souffrance des patients ; mais ces patients subissent pourtant leurs effets indésirables.

Nutrition - Obésité
En cas d'obésité, mieux vaut viser une perte de poids de 5 % à 10 % du poids initial, favoriser l'augmentation de l'activité physique, sans compter sur les médicaments, et sans stigmatiser les patients obèses.

Odontostomatologie
Penser à inspecter la bouche des fumeurs pour reconnaître tôt une lésion précancéreuse ou une parodontite.

Ophtalmologie
Pas de miracle dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge.

ORL
Pour les symptômes de rhinite allergique, les traitements les plus efficaces ont souvent aussi plus d'effets indésirables. La désensibilisation par voie sous-cutanée est contraignante et d'efficacité préventive modeste.
Gare aux vasoconstricteurs par voie nasale.

Pédiatrie
La liste des médicaments symptomatiques à risques disproportionnés s'allonge : métoclopramide, antitussifs opiacés, oxybutynine, pseudoéphédrine, cisapride, sont à éviter chez les enfants.
Le lait maternel reste l'aliment de choix de tout nouveau-né, y compris dans les familles à risque allergique.

Pharmacodépendances
Faciliter l'accès à un traitement de substitution tel que la méthadone rend service aux malades dépendants aux opiacés. De même, pour les patients traités par buprénorphine qui ont tendance à se l'injecter, la méthadone reste la proposition de première ligne.

Pneumologie
Même léger, le tabagisme n'est pas anodin en termes de mortalité ou de cancer du poumon. Pneumopathies interstitielles. Traitement de fond de l'asthme persistant. Etc.

Rhumatologie
Chez des femmes ménopausées, la plupart des fractures surviennent en l'absence d'ostéoporose. Après une fracture consécutive à un traumatisme léger, en l'absence d'ostéoporose à l'ostéodensitométrie, il n'y a pas d'argument solide pour proposer un traitement préventif médicamenteux des récidives.

Urgences
Des gestes et des lignes de conduite à partager avec les patients, en particulier à domicile.

Uro-néphrologie
Connaître les réalités physiologiques sexuelles afin de rassurer les patients, sans recourir au médicament.

©Prescrire 1er janvier 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 28-60.