Gefitinib dans le cancer du poumon non
à petites cellules : sans vergogne |
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Vente au prix fort d'un médicament suscitant
un espoir dans un domaine où les malades et professionnels
sont assez démunis, sans idée claire de la balance bénéfices-risques. |
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Pour
en savoir plus |
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Gefitinib (Iressa°)
Cancer du poumon non à petites cellules : poursuivre
l'évaluation avec plus de rigueur
Rev Prescrire 2004 ; 24 (250) : 335-338.
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Maladie grave,
fréquente, moyens thérapeutiques aux résultats
pour le moins modestes
Assurément chaque soignant voudrait
être plus efficace contre le cancer bronchique.
Le développement
d'un anticancéreux au mécanisme d'action nouveau, le
gefitinib (Iressa°), commercialisé en France sous autorisation
temporaire d'utilisation, ne peut que susciter de l'espoir.
Et que trouve-t-on
dans son dossier d'évaluation clinique ? Des essais préliminaires
favorables, mais dont le protocole a été mal respecté ;
puis des essais versus placebo qui ne font pas apparaître d'efficacité
clinique tangible.
Les données
sur les effets indésirables s'accumulent dans les premiers
pays à avoir utilisé le gefitinib. Plus de 500 cas de
pneumopathies interstitielles ont déjà été
recensés, parfois mortelles (dans un tiers des cas au Japon).
Les informations
sont éparses, en particulier dans les pays où le médicament
a pour l'instant un statut dérogatoire, plus ou moins bien
encadré. Au résultat, il est difficile d'avoir une idée
claire de la balance bénéfices-risques du gefitinib.
Pendant ce temps-là, la vente continue, y compris dans d'autres
indications, et au prix fort : environ 2 000 euros pour 30 comprimés.
Ainsi, dans un des
domaines où les malades attendent le plus, où l'on est
en droit d'espérer une recherche rigoureuse, on paye très
cher pour des incertitudes. La gravité d'une maladie ne justifie
pourtant pas de baisser la garde sur l'évaluation.
Le cancer est
un marché, comme d'autres, exploité sans vergogne.
©La revue Prescrire 15 mai 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (250) : 324.
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