La vaccination annuelle
des personnes à risque de complications de la grippe, ainsi que la vaccination
des soignants dans les collectivités, sont les mesures préventives
antigrippales les plus utiles. Ces vaccinations permettent de réduire largement
mais pas totalement la mortalité, les hospitalisations et les épisodes
symptomatiques de grippe. Cependant,
son efficacité n'est pas parfaite. Il est légitime de chercher des
mesures complémentaires. Malgré une activité antivirale,
aucun des 3 antiviraux commercialisés ne semble réduire de manière
importante la mortalité, les hospitalisations et les complications liées
à la grippe.
Le
dossier d'évaluation clinique de l'oseltamivir est le plus fourni des dossiers
d'antiviraux proposés dans la grippe : cependant, l'évaluation clinique
est loin d'être aussi développée que celle des vaccins grippaux.
Son efficacité préventive des épisodes de grippe est démontrée
lorsque la diffusion épidémique est peu intense. Chez les personnes
à risque non vaccinées, une certaine efficacité préventive
des complications de la grippe est vraisemblable mais non prouvée. En
2005, une prévention par oseltamivir paraît justifiée, dans
certains cas particuliers
L'apparition
de phénomènes de résistance in vitro à l'oseltamivir,
dont les conséquences cliniques sont mal connues, est un argument pour
éviter un gaspillage et pour le réserver à des situations
où le risque vital est grand, par exemple en cas de pandémie de
grippe grave.
Dans l'hypothèse
d'une pandémie de grippe grave, le recours aux antiviraux est un élément
de lutte, parmi d'autres (alerte, surveillance renforcée, mesures d'hygiène
et d'isolement). ©La revue Prescrire 1er octobre
2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (265) : 678-691 (115 références). |