Prescrire, article en une, IVG médicamenteuse, janvier 2009
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IVG médicamenteuse
   
Dans les établissements de santé, la limite d'utilisation de la mifépristone (Mifégyne°) dans l'IVG médicamenteuses a été portée à 9 semaines d'aménorrhée. La difficulté d'accès à l'IVG reste préoccupante en France.
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Mifépristone : deux semaines de plus pour l'IVG médicamenteuse en établissement de santé
Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 901.
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IVG médicamenteuse : enfin en ville
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Pour l'IVG au cours du 1er trimestre de grossesse, la mifépristone associée à une prostaglandine est une alternative efficace aux méthodes chirurgicales. Cette efficacité décroît après 49 jours d'aménorrhée, en particulier pour l'association avec le misoprostol oral. Les principaux effets indésirables observés lors d'une IVG médicamenteuse sont des saignements génitaux abondants, des douleurs abdominales (contractions), des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées). Les complications (hémorragies, douleurs pelviennes) semblent plus fréquentes qu'avec l'IVG chirurgicale.

Le délai d'utilisation de la mifépristone (Mifégyne°), alias RU 486, en association au géméprost par voie vaginale (Cervagème°), a été allongé à 9 semaines d'aménorrhée (soit 7 semaines de grossesse). Selon le RCP de Mifégyne°, « les taux de poursuite de grossesse avec 200 mg et 600 mg [de mifépristone] étaient de 0,5 % et 0,3 % respectivement chez les femmes à < 57 jours d'aménorrhée et de 1,3 % et 1,6 %, respectivement, chez les femmes de 57 à 63 jours d'aménorrhée ». Toujours selon le RCP, l'IVG médicamenteuse au-delà de 7 semaines d'aménorrhée est à pratiquer uniquement en établissement de santé, et non en ville.

L'accès à l'IVG reste trop souvent difficile. Le délai supplémentaire de deux semaines pour le recours à l'IVG médicamenteuse peut permettre la prise en charge d'un plus grand nombre de patientes. Mais ce délai supplémentaire ne concerne que les IVG pratiquées en établissements de santé.

L'accès à l'IVG en France est trop fragile, que ce soit en établissement de santé ou en ville. Les difficultés d'accès sont multiples : nombre d'établissements pratiquant l'IVG insuffisant dans certaines régions, allongement des délais du premier rendez-vous, réticences de certains établissements à pratiquer l'IVG jusqu'au délai légal maximal de 14 semaines d'aménorrhée.

©Prescrire 15 décembre 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 901.