La prise en
charge de la plainte d'insomnie passe en premier lieu par des traitements
non médicamenteux.
Une vingtaine
de plantes sont autorisées, en France, dans la composition
de médicaments "traditionnellement utilisés"
en cas de troubles mineurs du sommeil. Peu d'évaluations
rigoureuses concernent leur efficacité et la connaissance
de leurs risques potentiels est quasi nulle. L'état de dépendance
de trop nombreux patients à l'égard des hypnotiques,
ainsi que les notables effets indésirables et l'incapacité
à produire un sommeil physiologique de ces médicaments,
devraient pourtant inciter à approfondir cette évaluation.
Quelques plantes
comme le tilleul, la mélisse, l'oranger ou la verveine odorante
paraissent sans danger et pouvoir être prescrites ou conseillées
par les médecins et les pharmaciens, dans un domaine où
la part de subjectivité est grande.
La prise d'une
infusion vespérale peut être le prétexte à
ménager un moment de détente avant le coucher. En
soutien aux actions comportementales évaluées avec
succès, elle peut favoriser la transition vers l'endormissement.
Dans l'état
actuel de l'évaluation clinique de la valériane, des
extraits de cette plante semblent avoir une efficacité modeste
sur la qualité ressentie du sommeil, mais une efficacité
supérieure à celle du placebo. Les préparations
de valériane qui ne renferment pas de valépotriates,
suspects de toxicité, semblent dépourvues d'effets
indésirables. En pratique, mieux vaut éviter les extraits
alcooliques de titre élevé et la poudre de valériane,
et préférer les extraits aqueux et hydro-alcooliques
de titre faible.
©La revue Prescrire 1er février
2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (258) : 110-114 (42 références).
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