Le syndrome des jambes
sans repos est fait d'une variété de symptômes bénins,
sensitifs et moteurs, désagréables, des membres inférieurs,
apparaissant pendant le repos, en position assise ou couchée, plus intenses
le soir et la nuit, soulagés par le mouvement du membre.
L'examen
neurologique est normal. Il n'existe pas de critère complémentaire
paraclinique, biologique ou autre, permettant de caractériser ce syndrome.
L'évolution est fluctuante et imprévisible. Il n'entraîne
pas de complication physique grave.
Il
existe de nombreuses autres causes à la présence de symptômes
moteurs et de sensations désagréables dans les jambes : les crampes,
des paresthésies en position assise, les neuropathies périphériques,
les myoclonies d'endormissement, etc. La recherche d'une éventuelle akathisie
induite par un neuroleptique est un diagnostic différentiel important.
Les
études épidémiologiques sont très discordantes, aboutissant
à des prévalences entre 0,1 % et 24 % dans la population
générale. Elle augmente avec l'âge, plus fréquente
chez les femmes que les hommes. Les situations où le syndrome des jambes
sans repos apparaît plus fréquent sont une anémie, la grossesse,
et surtout une insuffisance rénale. Il semble exister un facteur familial
dans un cas sur deux environ.
Des
moyens simples non médicamenteux pour diminuer les symptômes n'ont
pas été correctement évalués.
Du
fait de quelques résultats avec la lévodopa, des agonistes dopaminergiques
ont été évalués dans cette indication. Outre les effets
indésirables classiques des agonistes dopaminergiques, des augmentations
de la sévérité des symptômes ont été
observées à long terme avec divers agonistes dopaminergiques comme
avec la lévodopa, en particulier avec le ropinirole et le pramipexole.
De nombreux autres médicaments
sédatifs, dont les benzodiazépines et certains antiépileptiques
ont été médiocrement évalués et n'ont pas d'efficacité
prouvée.
En pratique,
le but est d'améliorer le confort sans aggraver la situation. Des moyens
simples visant à l'amélioration du sommeil sont à proposer
en première intention dans la mesure où ils exposent à peu
d'effets indésirables. Chez les patients pour lesquels la gêne est
majeure, les médicaments actuellement proposés ont une balance bénéfices-risques
défavorable.
©La revue Prescrire 15
juillet 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 516-520 (90 références). |