Revue Prescrire, article en une, traitement cancer du sein décembre 2006
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Cancers du sein : les compléments à la chirurgie
 
La chimiothérapie et l'hormonothérapie après la chirurgie augmentent la survie.
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Cancers du sein : les compléments à la chirurgie
Rev Prescrire 2006 ; 26 (278) : 828-835.
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Le traitement de référence des cancers du sein infiltrants est la chirurgie d'exérèse.

Face à une femme atteinte de cancer du sein, la question se pose de déterminer si la tumeur est opérable d'emblée ou non, et si des traitements complémentaires sont à prévoir.

Chez une femme ayant un cancer du sein opérable d'emblée, le mieux est de déterminer, après discussion avec la patiente pour tenir compte de ses préférences, si l'acte opératoire optimal est une simple tumorectomie, une segmentectomie, ou une mastectomie.

Chez les femmes candidates à une mastectomie, une chimiothérapie avant l'acte chirurgical (alias chimiothérapie néo-adjuvante) à base d'anthracycline permet à une minorité d'entre elles (un tiers environ) d'avoir une simple tumorectomie, au prix d'un risque plus important de récidive locorégionale (différence de 5 % à 16 % en valeur absolue selon les essais). Le protocole de chimiothérapie optimal n'est pas connu.

Chez les femmes ménopausées ayant une tumeur comportant des récepteurs aux estrogènes, un traitement hormonal avant l'acte chirurgical, par létrozole, permet aussi de réduire la fréquence des mastectomies. Chez ces femmes, on manque d'essais comparatifs pour choisir entre chimiothérapie et hormonothérapie néo-adjuvante.

Après l'intervention chirurgicale, il est cohérent de proposer une polychimiothérapie (dite adjuvante) à base d'anthracyclines car elle a un impact favorable en termes de morbimortalité. Le protocole FEC 100 semble le plus utilisé en Europe.

Chez la minorité des femmes opérées d'un cancer du sein avec un taux élevé de récepteurs HER-2, l'ajout de trastuzumab à la chimiothérapie adjuvante semble augmenter d'environ 4 % le taux de survie à 4 ans (en valeur absolue), au prix d'effets indésirables cardiaques graves. Les modalités optimales de ce traitement adjuvant par trastuzumab restent du domaine de la recherche.

Chez des femmes ménopausées opérées d'un cancer porteur de récepteurs hormonaux, il est cohérent de proposer une hormonothérapie durant 5 ans. Celle-ci est réalisée soit par tamoxifène, au prix d'un risque accru de thrombose veineuse, soit par un anti-aromatase (anastrozole, létrozole, exémestane) au prix d'un risque accru d'arthralgies et de fractures, soit avec l'un puis l'autre. Ces risques d'effets indésirables sont à intégrer au choix.

En cas de tumorectomie, une radiothérapie après l'intervention réduit la mortalité et le risque de récidive.

En cas de mastectomie, une radiothérapie est utile en cas d'envahissement ganglionnaire et de tumeur de plus de 5 cm de diamètre.

L'inclusion dans l'aire de radiothérapie d'un ou plusieurs territoires ganglionnaires (chaîne mammaire interne, creux axillaire, région supraclaviculaire) reste une question encore débattue.

Ces propositions générales restent à adapter en cas de facteurs favorables (tumeur de petite taille) ou défavorables. L'information et la participation des patientes aux choix thérapeutiques sont importantes.

©La revue Prescrire 15 décembre 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (278) ; 828-835 (41 références).