La migraine est caractérisée
par des épisodes récurrents de céphalées, durant en
général entre 4 et 72 heures, sans séquelle, mais parfois
très gênantes par leur intensité ou leur fréquence.
De nombreux médicaments
ont été évalués en prévention des crises de
migraine. Le taux de patients ayant une diminution d'au moins la moitié
de la fréquence mensuelle des crises est un des critères les plus
utilisés ; on parle alors de patients "répondeurs". On
recense en moyenne environ 30 % de "répondeurs" sous placebo
dans les essais. Pour
juger l'efficacité des médicaments de manière objective,
les patients ont intérêt à noter sur un agenda les jours de
survenue d'une crise de migraine avec ses conséquences. Le
médicament de premier choix parce que son efficacité est bien établie
et son profil d'effets indésirables acceptable, est le propranolol, un
bêtabloquant (120 mg à 240 mg par jour). Les principales
alternatives sont l'amitriptyline, un antidépresseur tricyclique (30 mg
à 150 mg par jour) et l'acide valproïque, un antiépileptique
(500 mg à 1,5 g par jour). Les
médicaments à éviter en raison d'effets indésirables
excessifs en regard de leur efficacité sont le méthysergide et la
dihydroergotamine, deux agonistes sérotoninergiques ; la flunarizine, un
neuroleptique "caché" ; le topiramate, un antiépileptique
; et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. En
l'absence d'effet satisfaisant, on peut changer de monothérapie. Il n'y
a pas de preuve qu'une association soit plus efficace, alors qu'elle augmente
le risque d'effets indésirables. En
raison de la diminution habituelle de la fréquence des crises au cours
de la vie, il est cohérent de proposer de temps à autre d'arrêter
progressivement le traitement préventif, par exemple après un an.©La
revue Prescrire 15 avril 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (271) : 276-281
(29 références). |