Qu'il s'agisse
d'exercice professionnel ou de toute autre chose, nous préférons
nous autofinancer, et rester définitivement libres de nos
choix et de nos actions.
Cette position
de la revue Prescrire n'est pas une attitude isolée :
d'autres équipes, en "ville" et à l'hôpital,
en France et dans de nombreux pays, dressent le même constat :
on ne peut pas attendre une information objective d'un support de
promotion.
Aux États-Unis
d'Amérique, l'industrie pharmaceutique dépense annuellement
entre 8 000 $ et 13 000 $ par médecin pour la promotion de
ses médicaments, en s'appuyant sur une force de vente d'environ
80 000 visiteurs médicaux. De leur côté, la
plupart des professionnels de santé déclarent être
convaincus que leurs décisions cliniques ne sont pas influencées
par les actions de promotion des firmes, pharmaceutiques ou autres.
No free lunch
(www.nofreelunch.org)
s'est donné pour mission de démontrer, travaux de
recherche et chiffres à l'appui, que cette conviction ne
correspond pas aux réalités :
- liens hypertextes vers des rapports, des publications scientifiques
ou des enquêtes journalistiques illustrant les effets de la
promotion industrielle sous toutes ses formes : publicité,
visite médicale, échantillons gratuits, livres, vidéos
ou CD-Roms gratuits, petits cadeaux, repas, voyages, financement
d'études cliniques ou d'actions de formation initiale ou
continue, etc. ;
- bibliographie thématique sur les biais scientifiques mis
en évidence dans le matériel d'information promotionnelle
produit ou sponsorisé par les industriels, sur l'importance
du volume de la promotion inappropriée des médicaments
dans les pays industrialisés ou en voie de développement,
sur les attitudes des professionnels face à ce type de promotion,
sur l'impact des diverses actions de marketing sur la santé
des patients et sur les croyances ou les comportements des professionnels ;
- etc.
Non merci aux
sources d'informations biaisées : nous préférons
payer des sources fiables. Non merci aux cadeaux empoisonnés
: nous n'avons besoin d'aucun "sponsoring" et autre "partenariat".
Non merci à toutes les "facilités" et "bienveillances"
qui conditionnent l'asservissement d'une profession et son appauvrissement
intellectuel et social.
©La revue Prescrire 1er mai 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (238) : 388.
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