Dans le cas de l'éfalizumab (Raptiva°), il a fallu cinq ans pour que la Commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne revienne sur son avis favorable à la vente de ce médicament. Il était pourtant clair dès avant l'AMM que les dégâts sanitaires causés par cet anticorps surpassent largement son modeste effet sur le psoriasis.
Le sevrage est encore plus difficile pour la rosiglitazone (Avandia°). En 2002, il était déjà clair que sa balance bénéfices-risques n'était pas favorable, mais les autorités européennes l'ont autorisée, et la laissent sur le marché. En France, la Commission de la transparence a réétudié le dossier en 2008. Elle a constaté l'absence de progrès thérapeutique, et l'ampleur des effets indésirables. Mais la Commission n'a pas osé demander le retrait d'Avandia° de la liste des médicaments remboursables. Elle a seulement suggéré une baisse du taux de remboursement. Faiblesse complémentaire, la décision des autorités françaises finalement prise est limitée à une simple baisse de prix.
Connaître les violences faites aux patients victimes de ces mauvais traitements ne suffit pas aux autorités pour se décider à y mettre un terme.
Apparemment, il faut aussi que ces autorités surmontent leur dépendance aux firmes pharmaceutiques.
©Prescrire 15 avril 2009
Rev Prescrire 2009 ; 29 (306) : 245.
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