Plusieurs méta-analyses
montrent que l'efficacité des programmes d'"aide à l'observance"
est très limitée. Des
études qualitatives montrent les limites de la pertinence du concept même
d'"observance" d'un traitement. Des
études montrent que de nombreux patients expérimentent les médicaments
avec prudence, voire avec méfiance, ce qui relève a priori d'une
attitude raisonnée. La
priorité n'est pas de contraindre ou d'inciter les patients à poursuivre
des traitements peu efficaces, peu pratiques ou mal tolérés, mais
d'améliorer ces traitements ou d'en choisir de meilleurs. Une
analyse des programmes d'observance acceptés aujourd'hui par l'Agence française
du médicament (Afssaps) montre que ces programmes ne sont pas nécessaires
aux patients, parce qu'ils concernent des médicaments à balance
bénéfices-risques défavorable, ou insuffisamment évalués,
ou pour lesquels il existe des médicaments de référence qui
leur sont préférables. Les
programmes d'aide à l'observance mis en place aujourd'hui par les firmes
répondent à une logique purement commerciale. Leur lien évident
avec la publicité grand public pour des médicaments de prescription
doit les faire interdire en Europe et en France, conformément à
la loi sur la publicité. ©La revue Prescrire
15 octobre 2007 |