Revue Prescrire, article en une, ostéodensitométrie juillet 2007
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Ostéodensitométrie chez les femmes ménopausées
en bonne santé
 
Utile après une première fracture suite à un traumatisme léger, pour éviter des traitements inutiles. En pratique : pas de mesure systématique de la densité osseuse.
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Ostéodensitométrie chez les femmes ménopausées en bonne santé
Rev Prescrire 2007 ; 27 (285) : 516-521.
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L'ostéodensitométrie est la méthode de référence de mesure de la densité osseuse. Depuis les années 1990, le diagnostic d'ostéoporose est fixé, par convention, par un seuil de score de densité osseuse : T-score = -2,5. Ce seuil, établi à partir de données statistiques, semble adapté au diagnostic d'ostéoporose chez les femmes ménopausées, à peau blanche, en Europe et en Amérique du Nord ; mais on ne sait pas dans quelle mesure il l'est pour d'autres populations.

L'éventuel intérêt de stratégies de mesure systématique de la densité osseuse en termes de prévention des fractures n'est pas démontré.

En prévention primaire des fractures, chez les femmes ménopausées, quelques essais ont évalué des médicaments chez des femmes sélectionnées par mesure de la densité osseuse. Chez ce type de patients, l'acide alendronique et le raloxifène ont eu une efficacité préventive des fractures vertébrales asymptomatiques : environ 2 fractures vertébrales asymptomatiques évitées pour 100 patientes traitées durant 3 ans à 4 ans. Une analyse de sous-groupe a posteriori, peu démonstrative, a été en faveur d'une efficacité préventive des fractures symptomatiques par l'acide alendronique chez des femmes ayant une ostéoporose à l'ostéodensitométrie. Ces données sont trop fragiles pour justifier un repérage systématique de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées, et l'exposition d'une large proportion de femmes aux effets indésirables de ces médicaments.

Chez les femmes ménopausées, une densité osseuse basse et un antécédent de fracture consécutive à un traumatisme léger définit une ostéoporose sévère. Chez ces femmes, l'acide alendronique est le médicament le mieux évalué : il évite environ 3 fractures symptomatiques vertébrales et 1 fracture du col du fémur pour 100 patientes traitées durant 3 ans. Après une première fracture, mieux vaut vérifier l'intensité du traumatisme par l'interrogatoire, et la réalité de l'ostéoporose par l'ostéodensitométrie, avant d'exposer ces patientes aux effets indésirables des diphosphonates.

©La revue Prescrire 1er juillet 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (285) : 516-521.