L'ostéodensitométrie
est la méthode de référence de mesure de la densité
osseuse. Depuis les années 1990, le diagnostic d'ostéoporose est
fixé, par convention, par un seuil de score de densité osseuse :
T-score = -2,5. Ce seuil, établi à partir de données statistiques,
semble adapté au diagnostic d'ostéoporose chez les femmes ménopausées,
à peau blanche, en Europe et en Amérique du Nord ; mais on ne sait
pas dans quelle mesure il l'est pour d'autres populations.
L'éventuel
intérêt de stratégies de mesure systématique de la
densité osseuse en termes de prévention des fractures n'est pas
démontré. En
prévention primaire des fractures, chez les femmes ménopausées,
quelques essais ont évalué des médicaments chez des femmes
sélectionnées par mesure de la densité osseuse. Chez ce type
de patients, l'acide alendronique et le raloxifène ont eu une efficacité
préventive des fractures vertébrales asymptomatiques : environ 2
fractures vertébrales asymptomatiques évitées pour 100 patientes
traitées durant 3 ans à 4 ans. Une analyse de sous-groupe a posteriori,
peu démonstrative, a été en faveur d'une efficacité
préventive des fractures symptomatiques par l'acide alendronique chez des
femmes ayant une ostéoporose à l'ostéodensitométrie.
Ces données sont trop fragiles pour justifier un repérage systématique
de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées, et l'exposition
d'une large proportion de femmes aux effets indésirables de ces médicaments. Chez
les femmes ménopausées, une densité osseuse basse et un antécédent
de fracture consécutive à un traumatisme léger définit
une ostéoporose sévère. Chez ces femmes, l'acide alendronique
est le médicament le mieux évalué : il évite environ
3 fractures symptomatiques vertébrales et 1 fracture du col du fémur
pour 100 patientes traitées durant 3 ans. Après une première
fracture, mieux vaut vérifier l'intensité du traumatisme par l'interrogatoire,
et la réalité de l'ostéoporose par l'ostéodensitométrie,
avant d'exposer ces patientes aux effets indésirables des diphosphonates. ©La
revue Prescrire 1er juillet 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (285) : 516-521. |