Chez les nourrissons
les plus à risque d'infection pneumococcique (drépanocytose, asplénie,
infection par le HIV, certaines maladies chroniques, dont le diabète, immunodépression,
implant cochléaire, brèche cérébroméningée),
le vaccin pneumococcique conjugué est justifié malgré une
faible évaluation, car ce sont ces nourrissons qui sont le plus susceptibles
d'en tirer des bénéfices.
Chez
les nourrissons sans risque particulier, la probabilité individuelle d'infection
invasive à pneumocoque est très faible (environ 5 pour 10 000
avant 1 an) ; la vaccination a cependant une balance bénéfices-risques
favorable car, dans les conditions de répartition des sérotypes
de pneumocoque au début des années 2000, les deux tiers des infections
invasives à pneumocoque des jeunes enfants sont évitables par la
vaccination avec le vaccin pneumococcique conjugué à 7 valences ;
et cela au prix d'un faible nombre d'effets indésirables graves.
À
l'échelle de la France, la vaccination de tous les nourrissons par le vaccin
pneumococcique conjugué à 7 valences semble permettre d'éviter
annuellement, chez les enfants, un peu plus d'une dizaine de décès,
plusieurs dizaines de méningites et quelques centaines d'hospitalisations
de gravité variable, au prix d'au moins une réaction allergique
grave.
Pour un bénéfice
maximal, la vaccination doit débuter tôt, dès l'âge
de 2 mois, car le pic d'incidence des méningites à pneumocoque
est à l'âge de 5 mois.
La
proposition systématique de ce vaccin pour tous les nourrissons est justifiée,
sous réserve d'un suivi épidémiologique sérieux.
©La
revue Prescrire 1er juillet 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) :
509-515 (59 références). |