Revue Prescrire, article en une, Troubles Fonctionnels Intestinaux, mai 2008
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Troubles fonctionnels intestinaux
   
Une évolution bénigne, des traitements symptomatiques.
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Troubles fonctionnels intestinaux
Rev Prescrire 2008 ; 28 (295) : 359-364.
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Constipation chez l'adulte
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Des plantes pour soulager les troubles fonctionnels digestifs
Rev Prescrire 2007 ; 27 (286) : 578-580.
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Certains patients souffrent de troubles fonctionnels intestinaux récurrents, qui associent inconfort abdominal, douleurs abdominales et troubles du transit intestinal, sans signe clinique évocateur d’une maladie grave, ni anémie ni syndrome inflammatoire biologique. Les maladies graves ne sont pas plus fréquentes chez ces patients que dans la population générale. On peut assurer ces patients du caractère bénin de ces troubles.

Environ 5 % des patients se plaignant de troubles fonctionnels intestinaux récurrents ont une intolérance au gluten. Cela motive parfois une recherche préliminaire par tests sérologiques, puis une confirmation par biopsie duodénale. Le traitement consiste à éviter le gluten dans l’alimentation.

Aucun traitement connu n’a d’efficacité démontrée sur l’évolution naturelle des troubles fonctionnels intestinaux récurrents. Le traitement est symptomatique, adapté à chaque patient, en évitant les effets indésirables disproportionnés.

Lorsque l’inconfort ou les douleurs sont prépondérantes, il est cohérent de recourir en première ligne à un antispasmodique ayant peu d’effet atropinique, tel que le pinavérium ou l’huile essentielle de menthe poivrée sous forme de tisane. Leurs effets indésirables sont généralement bénins. L’efficacité du paracétamol dans cette situation est mal connue, mais son effet antalgique courant et la rareté de ses effets indésirables justifient de l’essayer si les douleurs persistent.

Lorsque la constipation prédomine, un apport suffisant en sources végétales de fibres hydrosolubles, tels que le psyllium, l’ispaghul, mais aussi pommes et poires crues, fraises, agissent sur la constipation et un peu sur les douleurs abdominales associées. Un laxatif osmotique diminue la constipation. D’une manière générale, les traitements agissant sur la constipation augmentent parfois l’inconfort intestinal.

Lorsque la diarrhée prédomine, le lopéramide agit comme ralentisseur modeste des selles, mais il est sans effet sur la composante douloureuse et provoque parfois des constipations intenses.

Les troubles fonctionnels intestinaux récurrents conduisent parfois les patients à déséquilibrer fortement leur alimentation. Ils ont intérêt à être avertis des éventuels risques de carences, et éventuellement guidés à mieux déterminer les aliments réellement associés à leur troubles intestinaux.

Il n’est pas démontré que les psychothérapies soient efficaces pour diminuer les troubles fonctionnels intestinaux récurrents. Cependant, lorsque ces troubles paraissent associés à de fortes réactions psychologiques ou émotionnelles, il est cohérent d’envisager une psychothérapie.

En pratique, les patients qui souffrent de troubles fonctionnels intestinaux récurrents, sans autre signe évoquant une maladie requérant un traitement spécifique, sont à rassurer quant à la bénignité de leurs troubles, après examen clinique soigneux et quelques vérifications biologiques de base. On dispose seulement de traitements symptomatiques, d’efficacité modeste. Mieux vaut éviter d’ajouter des effets indésirables disproportionnés, tant des examens complémentaires que des traitements.

©Prescrire 1er mai 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (295) : 359-364