Le zona est la conséquence
de la réactivation localisée du virus varicelle-zona (VZV), dont
l'infection initiale survient le plus souvent dans l'enfance. L'incidence
annuelle du zona croît avec l'âge pour atteindre 1 % au-delà
de 80 ans. L'atteinte d'un territoire des nerfs crâniens sensitifs représente
environ 20 % des zonas, avec atteinte de l'il dans la majorité de
ces cas. Le risque de zona ophtalmique est plus élevé chez les patients
immunodéprimés, notamment ceux infectés par le HIV. Chez
les patients âgés de moins de 70 ans, non immunodéprimés,
atteints d'un zona sans gravité particulière, sans atteinte ophtalmique,
le risque de complications reste minime et les douleurs sont peu intenses. Un
traitement antiviral n'est pas justifié. Le traitement se limite aux soins
locaux et aux antalgiques. La
guérison survient dans la grande majorité des cas sans séquelles.
Chez les patients de plus de 70 ans, les douleurs sévères persistent
parfois plus de trois mois (douleurs postzostériennes). En
pratique, un traitement précoce par un antiviral est justifié chez
les malades immunodéprimés, les patients atteints de zona ophtalmique
et ceux de plus de 70 ans, car la probabilité de complications du zona
est élevée chez ces patients. Les
soins locaux reposent sur la toilette régulière à l'eau et
au savon et l'hygiène des mains. Les antiseptiques n'ont pas d'intérêt
en l'absence de surinfection. Mieux vaut éviter le talc. À
la phase aiguë du zona, le traitement des douleurs repose sur le paracétamol,
et éventuellement sur un opiacé faible, tel que la codéine.
Chez certains patients, l'application de pansements permet de diminuer l'exacerbation
des douleurs. Il est prudent d'éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens,
en raison d'effets indésirables graves lors de varicelles. En
cas de douleurs très sévères à la phase aiguë,
un traitement par antiviral comporte moins de risques qu'une corticothérapie,
pour une efficacité similaire sur la douleur. L'association des deux n'a
pas d'avantage démontré. Chez
les personnes de plus de 70 ans, si les lésions évoluent depuis
moins de 3 jours, mieux vaut proposer un traitement antiviral (valaciclovir ou
famciclovir) pour réduire la durée des douleurs postzostériennes,
en adaptant la posologie selon la clairance de la créatinine. En
cas de zona ophtalmique, pour diminuer la fréquence des complications oculaires,
le traitement antiviral est à mettre en uvre rapidement, au mieux
dans les 3 jours suivant l'apparition des lésions, par voie orale, ou par
voie intraveineuse en cas d'atteinte grave. L'application de larmes artificielles,
de pommade ophtalmique inerte et de pansement oculaire atténue l'inconfort
des patients et vise à réduire le risque de lésion de la
cornée. Aucun autre traitement oculaire n'a d'efficacité prouvée.
Chez les patients immunodéprimés,
le traitement antiviral commencé tôt, par voie intraveineuse, diminue
le risque de dissémination du zona. ©La
revue Prescrire 1er mai 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (283) :
365-371. |