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Le traitement du zona aigu
 
Quelques formes graves chez les patients très âgés ou immunodéprimés, mais la guérison survient dans la grande majorité des cas sans séquelles.
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Le zona. Quelques formes graves chez les patients très âgés ou immunodéprimés
Rev Prescrire 2007 ; 27 (283) : 365-371.
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Le zona est la conséquence de la réactivation localisée du virus varicelle-zona (VZV), dont l'infection initiale survient le plus souvent dans l'enfance.

L'incidence annuelle du zona croît avec l'âge pour atteindre 1 % au-delà de 80 ans. L'atteinte d'un territoire des nerfs crâniens sensitifs représente environ 20 % des zonas, avec atteinte de l'œil dans la majorité de ces cas. Le risque de zona ophtalmique est plus élevé chez les patients immunodéprimés, notamment ceux infectés par le HIV.

Chez les patients âgés de moins de 70 ans, non immunodéprimés, atteints d'un zona sans gravité particulière, sans atteinte ophtalmique, le risque de complications reste minime et les douleurs sont peu intenses. Un traitement antiviral n'est pas justifié. Le traitement se limite aux soins locaux et aux antalgiques.

La guérison survient dans la grande majorité des cas sans séquelles. Chez les patients de plus de 70 ans, les douleurs sévères persistent parfois plus de trois mois (douleurs postzostériennes).

En pratique, un traitement précoce par un antiviral est justifié chez les malades immunodéprimés, les patients atteints de zona ophtalmique et ceux de plus de 70 ans, car la probabilité de complications du zona est élevée chez ces patients.

Les soins locaux reposent sur la toilette régulière à l'eau et au savon et l'hygiène des mains. Les antiseptiques n'ont pas d'intérêt en l'absence de surinfection. Mieux vaut éviter le talc.

À la phase aiguë du zona, le traitement des douleurs repose sur le paracétamol, et éventuellement sur un opiacé faible, tel que la codéine. Chez certains patients, l'application de pansements permet de diminuer l'exacerbation des douleurs. Il est prudent d'éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens, en raison d'effets indésirables graves lors de varicelles.

En cas de douleurs très sévères à la phase aiguë, un traitement par antiviral comporte moins de risques qu'une corticothérapie, pour une efficacité similaire sur la douleur. L'association des deux n'a pas d'avantage démontré.

Chez les personnes de plus de 70 ans, si les lésions évoluent depuis moins de 3 jours, mieux vaut proposer un traitement antiviral (valaciclovir ou famciclovir) pour réduire la durée des douleurs postzostériennes, en adaptant la posologie selon la clairance de la créatinine.

En cas de zona ophtalmique, pour diminuer la fréquence des complications oculaires, le traitement antiviral est à mettre en œuvre rapidement, au mieux dans les 3 jours suivant l'apparition des lésions, par voie orale, ou par voie intraveineuse en cas d'atteinte grave. L'application de larmes artificielles, de pommade ophtalmique inerte et de pansement oculaire atténue l'inconfort des patients et vise à réduire le risque de lésion de la cornée. Aucun autre traitement oculaire n'a d'efficacité prouvée.

Chez les patients immunodéprimés, le traitement antiviral commencé tôt, par voie intraveineuse, diminue le risque de dissémination du zona.

©La revue Prescrire 1er mai 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (283) : 365-371.