Revue Prescrire, article en une, stress post-traumatique novembre 2006
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Stress réactionnel à un traumatisme grave
 
La médicalisation est loin d'être prioritaire.
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Stress réactionnel à un traumatisme grave :
La médicalisation est loin d'être prioritaire

Rev Prescrire 2006 ; 26 (277) : 760-763.
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paroxétine (Deroxat° et autres) : Stress post-traumatique, soutien psychologique d'abord
Rev Prescrire 2006 ; 26 (277) : 730.
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Le stress réactionnel à un traumatisme grave, appelé aussi "stress post-traumatique", est défini comme une souffrance psychologique persistante, réactionnelle à un événement traumatique grave. Il s'agit surtout de réminiscences pénibles, de conduites d'évitement des souvenirs du traumatisme, de sensibilité exacerbée ou diminuée. Environ deux tiers des patients semblent rétablis dans l'année qui suit le traumatisme.

Outre l'écoute, le soutien familial et social, les psychothérapies cognitives et comportementales sont des aides dont l'efficacité est établie selon les résultats de différentes synthèses. Les preuves d'un effet bénéfique d'une psychothérapie psychodynamique manquent, faute d'essais randomisés.

Selon les résultats de plusieurs synthèses, une intervention psychologique "d'urgence" ne semble pas réduire l'incidence de l'évolution vers un syndrome de stress réactionnel à un traumatisme. Une augmentation de l'incidence n'est pas non plus exclue. On ne sait pas si cette intervention est plus importante que les autres mesures sociales, matérielles, ou apportées par l'entourage non professionnel.

Les antidépresseurs, y compris les inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), semblent peu ou pas efficaces ; leur balance bénéfices-risques n'est pas favorable.

Les troubles du sommeil sont fréquents au décours de l'événement traumatique ; l'évolution semble spontanément favorable, mais parfois une aide médicamenteuse sur une courte durée est à discuter.

En pratique, mieux vaut informer le patient sur l'évolution en général favorable du stress réactionnel, et sur le rôle bénéfique du soutien de l'entourage. La psychothérapie cognitive et comportementale semble apporter une aide dans certains cas. Mieux vaut se passer des antidépresseurs.

©La revue Prescrire 15 novembre 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (277) : 760-763 (31 références).