Le stress réactionnel
à un traumatisme grave, appelé aussi "stress post-traumatique",
est défini comme une souffrance psychologique persistante, réactionnelle
à un événement traumatique grave. Il s'agit surtout de réminiscences
pénibles, de conduites d'évitement des souvenirs du traumatisme,
de sensibilité exacerbée ou diminuée. Environ deux tiers
des patients semblent rétablis dans l'année qui suit le traumatisme. Outre
l'écoute, le soutien familial et social, les psychothérapies cognitives
et comportementales sont des aides dont l'efficacité est établie
selon les résultats de différentes synthèses. Les preuves
d'un effet bénéfique d'une psychothérapie psychodynamique
manquent, faute d'essais randomisés. Selon
les résultats de plusieurs synthèses, une intervention psychologique
"d'urgence" ne semble pas réduire l'incidence de l'évolution
vers un syndrome de stress réactionnel à un traumatisme. Une augmentation
de l'incidence n'est pas non plus exclue. On ne sait pas si cette intervention
est plus importante que les autres mesures sociales, matérielles, ou apportées
par l'entourage non professionnel. Les
antidépresseurs, y compris les inhibiteurs dits sélectifs de la
recapture de la sérotonine (IRS), semblent peu ou pas efficaces ; leur
balance bénéfices-risques n'est pas favorable. Les
troubles du sommeil sont fréquents au décours de l'événement
traumatique ; l'évolution semble spontanément favorable, mais parfois
une aide médicamenteuse sur une courte durée est à discuter.
En pratique, mieux vaut
informer le patient sur l'évolution en général favorable
du stress réactionnel, et sur le rôle bénéfique du
soutien de l'entourage. La psychothérapie cognitive et comportementale
semble apporter une aide dans certains cas. Mieux vaut se passer des antidépresseurs.
©La
revue Prescrire 15 novembre 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (277) :
760-763 (31 références). |