Une épilepsie maternelle non traitée a des conséquences néfastes sur la grossesse et son issue : prééclampsies, hémorragies, retards de croissance intra-utérins, prématurités, fausses couches, morts maternelles ou fœtales. Mais la plupart des antiépileptiques pris par une femme enceinte exposent l'enfant à naître à des malformations, des effets fœtotoxiques, des troubles néonatals, un retard du développement psychomoteur et des troubles du comportement à long terme.
Mi-2019, en dehors de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre), les données les plus fournies concernent la lamotrigine (Lamictal° ou autre). Un risque moindre a été mis en évidence avec la lamotrigine qu'avec les autres antiépileptiques, mais elle expose malgré tout à des troubles du développement psychomoteur. Le risque d'autisme (et d'autres troubles du développement) lié à l'exposition in utero à l'acide valproïque est avéré, quel que soit le trimestre d'exposition. Concernant la prégabaline (Lyrica° ou autre), la carbamazépine (Tégrétol° ou autre), le topiramate (Epitomax° ou autre), le lévétiracétam (Keppra° ou autre) et la gabapentine (Neurontin° ou autre), les données sont plus limitées mais vont dans le sens de troubles du développement. Pour les autres antiépileptiques, les données sont encore plus maigres.
En somme, on ne connaît pas de médicament antiépileptique sans risque en cas d'exposition in utero. Les femmes (les couples) concernées ont intérêt à en être informées pour envisager, en connaissance de cause, une grossesse ou un renoncement temporaire voire définitif à une grossesse.
©Prescrire 1er août 2019
"Antiépileptiques et grossesse : effets à long terme à prévoir chez les enfants" Rev Prescrire 2019 ; 39 (430) : 587-595. (pdf, réservé aux abonnés)
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