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Protoxyde d'azote récréatif : toxicités neurologique et hématologique

La prise répétée de protoxyde d'azote (gaz hilarant) expose à des atteintes hématologiques et neurologiques graves.

En novembre 2019, les centres français d'addictovigilance ont attiré l'attention sur des complications neurologiques liées à l'utilisation récréative du protoxyde d'azote, alias gaz hilarant. Huit cas d'atteintes neurologiques graves liées à cette utilisation ont été signalés dans la région des Hauts-de-France entre janvier et novembre 2019.

Les usagers se procurent le protoxyde d'azote sous la forme de cartouches métalliques vendues comme gaz propulseur de produits alimentaires (bombe de crème chantilly par exemple) puis l'inhalent. Les effets recherchés sont une euphorie, une distorsion des perceptions, une dissociation, un flottement, une désinhibition. La durée des effets est brève, de l'ordre de 2 à 3 minutes.

Outre les risques immédiats à type de céphalées, confusion, chutes, pertes de connaissance, asphyxies ou troubles du rythme cardiaque, les expositions répétées exposent à des atteintes hématologiques et neurologiques. Les symptômes sont surtout des troubles de la marche et des troubles sensitifs. La toxicité neurologique du protoxyde d'azote, comme la toxicité hématologique, est liée à l'inactivation de la vitamine B12 par le protoxyde d'azote. Dans la plupart des cas, après exposition de l'exposition au protoxyde d'azote et apport de vitamine B12, les troubles neurologiques régressent, mais parfois en laissant des séquelles.

L'utilisation de protoxyde d'azote à visée récréative est à évoquer en cas de troubles neuromusculaires inexpliqués, afin d'informer la personne sur l'importance de cesser cette utilisation, et d'apporter de la vitamine B12. L'information sur les risques graves de cette pratique est à partager largement.

©Prescrire 1er février 2020

"Protoxyde d'azote récréatif : myéloneuropathies" Rev Prescrire 2020 ; 40 (436) : 110. (pdf, réservé aux abonnés)

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