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Édulcorants "intenses" : risques peut-être accrus de diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et cancers

En pratique, la consommation régulière et prolongée d'édulcorants "intenses" n'a pas de bénéfice démontré. Or ils créent une habitude au goût sucré et, à long terme, il n'est pas écarté que leur consommation expose à des conséquences néfastes.

Les édulcorants sont des additifs alimentaires qui donnent un goût sucré à des aliments, en remplacement des sucres alimentaires tels que le saccharose. Parmi eux, les édulcorants dits intenses, présents surtout dans les boissons, les produits laitiers et les substituts du sucre alimentaire, sont proposés dans l'aide à la perte de poids et le contrôle de la glycémie chez les patients diabétiques. Les édulcorants "intenses" sont des substances très diverses, d'origine végétale ou synthétique. Il s'agit notamment de : l'acésulfame K, l'advantame, l'aspartame, le cyclamate, le néotame, la saccharine, les glycosides de stéviol extraits de la plante stévia, le sucralose.

Des méta-analyses d'essais cliniques randomisés ont montré qu'une forte consommation d'édulcorants "intenses" avait un effet amaigrissant nul ou minime (perte de poids inférieure à 1 kg) par rapport à une absence ou à une faible consommation d'édulcorants "intenses", ou à une consommation de sucres alimentaires.

Les résultats d'une vaste étude de cohorte française, chez environ 100 000 adultes issus de la cohorte dite NutriNet-Santé, ont même suggéré un risque plus grand à long terme de diabète de type 2 et d'obésité. Ces résultats vont dans le sens de ceux de deux méta-analyses d'études de cohorte menées chez des consommateurs de boissons contenant des édulcorants "intenses" (13 études) ou de boissons ou desserts en contenant (2 études).

Les risques de survenue d'un diabète ou de maladies cardiovasculaires (dont accidents vasculaires cérébraux et hypertensions artérielles) et la mortalité toutes causes confondues ont semblé plus grands chez les personnes consommatrices d'édulcorants "intenses" par rapport aux personnes n'en consommant pas ou peu.

Le risque global de cancers a semblé plus grand chez les adultes qui consommaient des édulcorants "intenses" en grande quantité par rapport aux personnes n'en consommant pas ou peu. Ce risque a notamment été identifié avec l'aspartame (risque plus grand de cancer du foie), et avec la saccharine (risque plus grand de cancer de la vessie).

Pour les personnes diabétiques ou avec un excès de poids, et même en dehors de ces situations, plutôt que substituer le sucre alimentaire par des édulcorants dans l'espoir de perdre du poids ou de réduire le risque de diabète, il semble plus approprié de diminuer la consommation des boissons et aliments contenant du sucre alimentaire, et de leur préférer dès le plus jeune âge des boissons non sucrées et des aliments naturellement sucrés comme les fruits.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2024

• Texte complet : 

"Édulcorants “intenses” : risques peut-être accrus de diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et cancers" Rev Prescrire 2024 ; 44 (492) : 749-753. Réservé aux abonnés.

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