Alors que tous les éléments de qualité sont disponibles sur le marché (voir le Bilan 2010 du Conditionnement de Prescrire), la plupart des conditionnements des médicaments demeurent médiocres. Certains sont des sources d’erreurs médicamenteuses dangereuses.
Lignes directrices à élaborer
Cette non-qualité témoigne d’un manque cruel de lignes directrices pour la sécurité des conditionnements : critères de qualité des conditionnements unitaires ; caractéristiques des dispositifs doseurs ; principes de sécurité des contenants de substances dangereuses ; réflexion approfondie sur l’usage des couleurs sur les étiquetages pour différencier les dosages d’une gamme ; recommandations particulières pour les conditionnements pédiatriques ; élaboration d’élémentsclés d’information pour les notices selon la nature des substances, les indications concernées, la voie d’administration, la forme pharmaceutique, les dispositifs de préparation et d’administration, etc.
Quand des lignes directrices existent, leur conception est souvent orientée pour répondre aux exigences administratives et à moindre frais des firmes pharmaceutiques, aux dépens de soins de qualité. Par exemple, les recommandations européennes sur le libellé de l’expression des concentrations ou des dosages dans la dénomination des spécialités pharmaceutiques visent seulement à différencier administrativement les divers dossiers des produits d’une gamme, et non à guider patients et soignants pour un bon usage du médicament (1).
Contrôles à rendre plus exigeants
Certains conditionnements délétères passent au travers de tous les contrôles : les Commissions nationales ou européenne d’autorisation de mise sur le marché (AMM), chargées de les examiner avant leur commercialisation ; les Groupes de travail ou Commissions de Pharmacovigilance, chargés de se prononcer sur tous les aspects "risques" des médicaments ; la Commission de la transparence, chargée de coter l’amélioration du service médical rendu (ASMR) sans omettre les conditionnements. Sur le terrain, les confusions et les erreurs médicamenteuses se multiplient.
Améliorer la praticité, notamment des conditionnements, est une source alternative de progrès pour des soins de qualité. À condition que les agences du médicament et les firmes se mettent au travail sur le sujet.
©Prescrire Février 2011
Rev Prescrire 2011: 31 (328): 111. (pdf, accès libre)
Références
1- European Medicines Agency "QRD Recommendations on the expression of strength in the name of centrally authorised human medicinal products" 18 November 2009 + "Submission of comments - Comments from International Medication Safety Network" 28 May 2009 : 5 + 9 pages.