Résumé

• En 2014, Prescrire a examiné environ 250 conditionnements de médicaments. Quelques progrès, concernant plutôt des médicaments récents, se détachent d’une situation globalement inquiétante en termes de sécurité des soins.
   
• Si les risques d’intoxications accidentelles par des enfants semblent davantage pris en compte par les firmes et les agences du médicament, le niveau de protection reste globalement faible en l’absence de mesures exigeantes par les autorités.
   
• Trop souvent, le conditionnement des nouveaux médicaments est médiocre voire risqué au moment de la mise sur le marché. Et la qualité des conditionnements des médicaments anciens est préoccupante. Les firmes ne s’y investissent plus et les agences n’utilisent pas assez les opportunités offertes par les réévaluations pour les faire progresser.
   
• L'étiquetage inapproprié de certains médicaments injectables reste une source de dangers parfois très graves.
   
• L’agence française des produits de santé (ANSM) n’a pas donné de suites visibles aux demandes de réévaluation des gammes ombrelles suggérant leur interdiction. En 2014, ces gammes purement marketing continuent à s’étendre. Elles sont sources de confusions et de surconsommation et entravent une automédication raisonnée.
   
• La qualité des notices s’améliore grâce aux tests de lisibilité. Trouver la dernière version à jour sur internet reste cependant difficile. La base publique française de données sur les médicaments, en ligne depuis 2013, répond insuffisamment aux besoins d’accès aux notices et doit encore progresser.
   
• En 2014, des signes de progrès sur plusieurs conditionnements montrent que leur rôle dans la sécurité des soins est davantage perçu. Mais la persistance des dangers dans un marché de conditionnements "inachevés", complexes, ou de qualité médiocre, pose la question de la responsabilité des firmes et des agences dans les accidents passés et actuels.

©Prescrire Février 2015

"Bilan 2014 du conditionnement des médicaments : les autorités doivent orienter vers plus de progrès" Rev Prescrire 2015 ; 35 (376) : 137-143. Pdf, accès libre