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Servier commercialise en France le benfluorex comme médicament sous le nom commercial Mediator°. Le benfluorex appartient au groupe des fenfluramines, substances dérivées de l'amphétamine. Son effet principal est coupe-faim (anorexigène) mais il est surtout présenté comme un médicament du diabète et anti "gras".
Interdiction du benfluorex dans les préparations magistrales amaigrissantes en raison de ses risques cardiovasculaires, parmi des dizaines d'amphétaminiques. Mediator° reste commercialisé.
Retrait des autres fenfluramines anorexigènes de Servier (noms commerciaux en France : Isoméride° et Pondéral°) du marché mondial car elles provoquent de graves hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP) et des atteintes des valves cardiaques (valvulopathies). Mediator° reste commercialisé.
Prescrire constate qu' « il n'y a actuellement aucune raison de traiter les diabétiques non insulinodépendants avec le benfluorex. Le maintien sur le marché et la prise en charge par l'assurance maladie de ce médicament doivent être reconsidérés ».
Une étude de l'Union régionale des caisses d'assurance maladie (URCAM) de Bourgogne montre que la prescription de Mediator° accompagne souvent un traitement à visée amaigrissante.
Premiers cas rapportés d'HTAP et de valvulopathies sous Mediator°. D'autres cas suivront jusqu'en 2009.
Retrait en France de divers amphétaminiques anorexigènes. Mediator° reste commercialisé.
Confirmation qu'une molécule commune à toutes les fenfluramines, la norfenfluramine, est à l'origine de leur toxicité pour les valves du cœur.
Prescrire rappelle les risques d'HTAP et de valvulopathie liés au benfluorex, qui justifient de ne pas l'utiliser et de le retirer du marché.
Retrait en France du Mediator° à la suite d'une alerte de pharmacovigilance lancée par le Centre hospitalo-universitaire de Brest et relayée par la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie).
Retrait du Mediator° au niveau européen. Publication du livre “Mediator 150 mg, combien de morts ?” (Irène Frachon, éditions Dialogues). Le titre est censuré à la suite d'un référé de Servier. Il est rétabli en appel en 2011.
L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) reconnaît que le Mediator° est la cause de la mort d'au moins 500 personnes.
Rapport approfondi de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) très critique vis-à-vis de l'administration sanitaire et de Servier.
Loi "de sécurité du médicament", en réaction au désastre du Mediator°. Parmi les mesures, la transformation de l'Afssaps en ANSM.
Reconnaissance d'une responsabilité de l'État « malgré les fautes de Servier » par le tribunal administratif, confirmée en appel puis par le Conseil d'État en 2017.
Un premier jugement civil contre Servier reconnaît le caractère défectueux du Mediator°, jugement confirmé en appel puis par la Cour de cassation en 2017.
Plus de 3 700 personnes vivantes ou décédées sont reconnues victimes du Mediator° par l'ONIAM (Office national d'indemnisation des accidents médicaux), leur ouvrant droit à être indemnisées.
Procès pénal relatif au désastre en première instance, au terme duquel plusieurs parties ont fait appel.
Procès en appel.La Cour a condamné Jean-Philippe Seta (ex-numéro 2 de Servier) à quatre ans de prison dont un ferme (à exécuter sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique) et la firme à plus de 9 millions d'euros d'amende. Elle a aussi condamné la firme à rembourser les assureurs maladie à hauteur de 420 millions d'euros. Les condamnés se sont pourvus en cassation.