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Ventes de médicaments : le succès étonnant de fausses innovations

Les succès commerciaux en matière de médicaments ne concernent pas toujours les médicaments les plus méritants.

La caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés publie régulièrement le classement des médicaments qu'elle rembourse (70 % des Français concernés).
En 2001, Mopral° (oméprazole) conserve sa première place, avec 290 millions d'euros remboursés. Tahor° (atorvastatine) et Celebrex° (célécoxib) occupent les deux places suivantes, avec respectivement 185 et 125 millions d'euros remboursés.
La revue Prescrire déplore ce classement dans son numéro de septembre. Tahor° (atorvastatine) est en effet mieux placé que d'autres médicaments mieux évalués de la même famille : Elisor° (pravastatine) et Zocor° (simvastatine). Quant à Celebrex°, il a obtenu un prix élevé au prétexte qu'il entraînerait moins d'effets indésirables gastro-duodénaux et donc qu'il s'agissait d'une "innovation" médicalement intéressante, susceptible par ailleurs de faire réaliser des économies. En réalité, les médecins prescrivent autant de protecteurs gastro-duodénaux avec Celebrex° qu'avec les autres AINS, et les essais montrent d'ailleurs aujourd'hui que Celebrex° ne diffère pas des autres AINS. Sauf pour le prix.
Pour la revue Prescrire, un tel succès de Celebrex° est regrettable pour la collectivité car il montre que le succès attend les médicaments présentés, même abusivement, comme des "innovations". Un seul critère devrait pourtant compter : la démonstration rigoureuse et indépendante d'un progrès tangible et incontestable en pratique clinique.

©Prescrire 1er septembre 2002

"Médic'am 2001 : la déferlante de Celebrex°" Rev Prescrire 2002 ; 22 (231) : 625. Télécharger (pdf, 82 Ko).