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Certaines firmes pharmaceutiques ne supportent pas la critique

La revue Prescrire a rendu publics le 23 janvier ses Palmarès 2002. Certaines firmes, pourtant honorées, ne se sont pas déplacées pour recevoir leur récompense. Elles manifestent ainsi leur intolérance à l'égard de la seule revue indépendante sur les médicaments, et leur mépris pour ses 25 000 abonnés professionnels de santé.

Tandis que la revue Prescrire met en valeur les quelques progrès thérapeutiques de l'année écoulée, certains industriels du médicament affichent leur mépris des professionnels de santé et des patients.
Comme chaque année depuis plus de 20 ans, l'équipe de la revue Prescrire, la revue de référence des médecins et des pharmaciens, a fait connaître en janvier son Palmarès des nouveaux médicaments de l'année écoulée. Ce Palmarès est le fruit du travail rigoureux et constant de documentation et d'analyse réalisé, en toute indépendance, par les équipes spécialisées de la revue.
Comme chaque année, seuls les médicaments ayant apporté un réel bénéfice pour les patients ont été primés par la revue. La présentation à la presse des Palmarès de la revue Prescrire est l'occasion de mettre en valeur le travail accompli par les firmes qui ont mis au point ces médicaments.
Arguant de leur désaccord avec certaines positions de la revue Prescrire, les dirigeants d'un petit nombre de firmes, dont certains médicaments ont été primés cette année, ont finalement décidé de refuser l'invitation à participer à l'annonce publique des Palmarès. Certains d'entre eux ont déclaré vouloir manifester aussi leur désaccord avec l'action menée par la revue Prescrire, au sein du Collectif Europe et médicament, contre les projets de Réglementation européenne du médicament conçus par la Commission européenne sous l'influence de certaines firmes pharmaceutiques.
En adoptant cette attitude corporatiste et intolérante, les dirigeants de ces firmes privent leurs équipes d'une juste récompense. Ils ternissent un peu plus une image de marque déjà bien compromise.
Surtout, ils expriment leur mépris des professionnels de santé qui désirent soigner le mieux possible leurs patients, et qui se réfèrent pour cela à des sources d'information indépendantes telles que la revue Prescrire.
Pour ces dirigeants, un bon médecin est un médecin mouton, sans esprit critique.
Pour la revue Prescrire, l'important est la qualité des soins. Et tout ce qui peut concourir à l'amélioration de cette qualité est bienvenu, indépendamment de l'état d'esprit de certains dirigeants de firmes.
Pour la revue Prescrire, une bonne firme pharmaceutique est une entreprise qui sait préserver son intérêt financier en participant aux réels progrès de santé. Dans un domaine aussi sensible que celui de la santé, une firme pharmaceutique sérieuse ne confond pas corporatisme d'arrière garde et attitude industrielle responsable. Les firmes qui viennent chaque année nombreuses participer à la présentation des Palmarès de la revue Prescrire l'ont parfaitement compris.

©Prescrire 1er février 2003

LIBRE "Palmarès 2002 des médicaments" Rev Prescrire 2003 ; 23 (236) : 85. Télécharger (pdf, 71 Ko).