Aujourd'hui, moins de 10 % de l'effort mondial de recherche dans le domaine de la santé est consacré à ce qui représente pourtant plus de 90 % des besoins. Résultat, au cours des 25 dernières années, moins de 1 % des nouveaux médicaments concernaient une pathologie dite tropicale.
Une enquête réalisée par l'association Médecins sans frontières, et rapportée par la revue Prescrire dans son numéro de juin, montre que la situation n'est pas prête de s'améliorer. Les principales firmes pharmaceutiques mondiales n'ont pratiquement pas ou plus d'activité de recherche dans le domaine des pathologies tropicales. Il existe une activité limitée dans le paludisme et la tuberculose, mais la maladie du sommeil, la maladie de Chagas ou le kala azar entre autres ne suscitent pratiquement plus aucun effort.
La situation dans le domaine de la recherche publique n'est guère plus brillante, avec des efforts qui ont fortement baissé depuis la décolonisation et la fin de la guerre du Vietnam. En pratique, les quelques activités qui existent encore dans les secteurs publiques et privés sont déconnectées les unes des autres, et des médicaments potentiels sont abandonnés en chemin.
Pour ces maladies dont les malades, non solvables, ne représentent pas un "marché" susceptible d'intéresser le secteur privé, de nouveaux mécanismes et financements sont à mettre en place pour remettre en route la recherche et développement.
©Prescrire 1er juin 2002
LIBRE "Presque plus de recherche pour les maladies "négligées"" Rev Prescrire 2002 ; 22 (229) : 457-458. Télécharger (pdf, 145 Ko).