Dans son numéro d'octobre, la revue Prescrire ouvre le premier volet d'une série d'articles sur l'angine aiguë, une pathologie aux contours flous qui concerne des millions de Français chaque année.
La majorité des angines aiguës sont virales. Un traitement symptomatique est alors suffisant, sans recourir aux antibiotiques. Les autres angines sont dues à une bactérie, la plus fréquente étant le streptocoque "bêta-hémolytique" du groupe A. Ce streptocoque A expose à un risque de complication, principalement un risque de rhumatisme articulaire aigu avec atteinte cardiaque, et un risque d'atteinte rénale.
Bien que ces risques aient largement diminué dans les pays riches, ils expliquent la prescription systématique d'antibiotiques dans les angines. Cette prescription systématique entraîne des surcoûts inutiles et le risque de développement d'une résistance des bactéries aux antibiotiques.
La revue Prescrire s'appuie sur de nombreuses études internationales pour montrer qu'un examen clinique méthodique peut permettre au médecin de suspecter une angine à streptocoque A, sans test supplémentaire. Il s'agit pour le médecin d'établir un score clinique simple et rapide basé sur 4 signes cliniques : une fièvre supérieure à 38°, l'absence de toux, la présence d'un ou plusieurs ganglions cervicaux antérieurs douloureux à l'examen, l'atteinte des amygdales (enflées ou secrétant un liquide).
En pratique, les angines à streptocoque A sont rares avant 2 ans. Chez un enfant de 3 à 14 ans, la présence de 3 signes au moins sur 4 conduit à retenir le diagnostic d'angine aiguë à streptocoque A avec une forte présomption. L'absence de chacun de ces signes conduit à écarter le diagnostic avec une forte présomption. Au delà de 15 ans, où les angines à streptocoques A sont plus rares, le diagnostic peut être écarté s'il n'existe qu'un de ces signes, voire deux.
©Prescrire 1er octobre 2002
"Diagnostic et traitement des angines aiguës" Rev Prescrire 2002 ; 22 (232) : 687-695. Télécharger (pdf, 295 Ko).
