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Accroissement gingival : parfois dû à un médicament

Certains médicaments provoquent un gonflement des gencives, pouvant gêner la mastication et l'élocution, et avoir des conséquences esthétiques. L'arrêt du traitement est la meilleure solution.

L'accroissement gingival (gonflement des gencives d'aspect fibreux) est un effet indésirable fréquent de certains médicaments, principalement la phénytoïne (Di-Hydan°), un antiépileptique, la ciclosporine (Sandimmun°, Neoral°), un immunodépresseur, et des inhibiteurs calciques (médicaments utilisés dans le domaine cardiovasculaire), en particulier la nifédipine (Adalate° ou autre).
L'accroissement gingival s'installe d'abord entre les dents de devant, puis progresse vers l'arrière. Il augmente progressivement, jusqu'à recouvrir toutes les dents en quelques années dans certains cas. L'atteinte touche plus le maxillaire supérieur que l'inférieur (alias mandibule). Une mauvaise hygiène buccodentaire est un facteur aggravant. Le préjudice est esthétique, mais l'accroissement gingival entraîne aussi parfois des troubles de la mastication et de la déglutition.
Dans son numéro de juin, la revue Prescrire précise que des mesures d'hygiène buccodentaire et des consultations dentaires régulières pour détartrage seraient susceptibles de réduire la sévérité de l'accroissement gingival.
L'arrêt du traitement en cause est le plus souvent la meilleure solution. Pour les médicaments concernés, il existe des alternatives thérapeutiques qui n'exposent pas à ce risque.
Le surplus de gencive peut être éliminé par chirurgie dentaire, quand il est important. Mais en l'absence de l'arrêt du médicament, il y a récidive, dans les 3 à 6 mois voire un an après l'acte chirurgical.

©Prescrire 1er juin 2003

"Accroissement gingival dû aux médicaments" Rev Prescrire 2003 ; 23 (240) : 433-435. Télécharger (pdf, 113 Ko).